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Deux adolescents tombent amoureux. Elle a 16 ans, lui 17. Ils se donnent rendez-vous dans un parc où près d’eux les enfants s’époumonent sur des manèges, ils marchent pieds nus dans la rivière et s’assoient dans l’herbe d’été. L’idylle a la douceur pastel des estampes japonaises, les gestes sont délicats et les sentiments purs. C’est un amour enserré dans l’ivoire et aussi un amour bâtisseur. Un soir, elle lui dit : «La Cité est entourée de hauts murs.» Elle donne d’autres détails sur ce lieu mystérieux au cours de l’année qu’ils passent à se voir. Une belle rivière traverse la cité. Trois ponts de pierre l’enjambent. Il y a aussi une île avec des saules, et puis des licornes qui vivent au pied des murailles. Dans ce là-bas, elle travaille de 17 heures à 22 heures dans une bibliothèque où sont stockés de vieux rêves qu’il faut sortir de leur coquille pour qu’ils se racontent. On verrait presque cette étrange ville flotter au-dessus d’eux, comme le Château ambulant de Miyazaki. La jeune fille a créé un monde, son compagnon s’engouffre dans cet univers. L’imaginaire les réunit, le réel va les séparer, on dirait bien du Haruki Murakami. Son dernier roman la Cité aux murs incertains laboure un sol familier, déjà arpenté dans 1Q84 et d’autres, avec deux personnages en mode «vie parallèle».
A l’entrée, le garde lui retire son ombre
Le double, la schizophrénie, l’identité hantent le roman qui, s’il n’inaugure pas la traversée du miroir façon Lewis Caroll, parvient à faire douter de ce qui est de
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