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Un week-end d’agitation et de violences à Mâcon. Si le calme est revenu ce lundi 20 janvier, «est-ce que ça ne va pas repartir dans les jours qui viennent ?», se demande le maire (LR) de la ville de Saône-et-Loire, Jean-Patrick Courtois, au micro d’Ici Bourgogne.
Dans la nuit de dimanche à lundi, cinquante CRS supplémentaires ont été déployés pour faire face à d’éventuels nouveaux débordements. Jean-Patrick Courtois veut aller plus loin : «Ce que je souhaite, c’est que les textes de loi qui sont applicables au terrorisme, qui ont montré tous leurs effets positifs, soient applicables au trafic de drogue», a déclaré l’édile de droite lundi sur France Info. Il fait référence aux propos du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui, en visite au Havre le 13 janvier, a assuré que «nous allons nous réarmer comme nous l’avons fait il y a 10 ans avec la montée du terrorisme».
Le 28 janvier, le Sénat doit étudier en séance, après une procédure accélérée par le gouvernement, une proposition de loi transpartisane pour «Sortir la France du piège du narcotrafic» ainsi qu’une proposition de loi organique visant la création d’un statut de procureur national antistupéfiants. «Il va y avoir un état-major pour le renseignement, pour les forces de sécurité intérieure interministérielles pour mieux se coordonner. Il y aura la spécialisation de la chaîne judiciaire avec la création d’un parquet national spécialisé. Il y aura aussi d’autres instruments contre le blanchiment, contre la corruption… Bref, on va forger un nouvel arsenal législatif», développait Bruno Retailleau, depuis Le Havre, à propos de ces textes.
Trois bâtiments publics dégradés et des voitures incendiées
L’élu se dit toujours «remonté», moins de 48 heures après les événements de la nuit de samedi à dimanche, dans le quartier sensible des Saugeraies. Des violences «sur fond de narcotrafic», a précisé la préfecture, citant les propos du préfet Yves Séguy qui s’est déplacé sur les lieux dimanche matin. Un premier bilan «fait apparaître trois bâtiments publics dégradés» ainsi que «trois véhicules de police endommagés», indique la préfecture. Sept véhicules légers ont également été incendiés. Une pelleteuse ainsi que des poubelles ont été brûlées.
Le calme est revenu dimanche dès 5 heures et le préfet a levé le centre opérationnel qui avait été activé à 2 heures «afin de suivre l’évolution de la situation en présence du maire de Mâcon et des représentants des services concernés». La préfecture a pris plusieurs arrêtés de dimanche 8 heures à mardi 23 heures pour «l’interdiction de détention, de transport d’armes, toutes catégories confondues, de munitions et d’objets pouvant constituer une arme concernant les communes de Mâcon, Sancé et Charnay».
Une personne interpellée
Pour l’heure, un jeune homme de 19 ans a été interpellé en flagrant délit et placé en garde à vue, a informé la procureure de la République de Mâcon Anne-Lise Furstoss. Le parquet a ouvert une enquête en flagrance des chefs de «dégradations et destructions de biens par incendie en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la commission de ce crime, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique avec arme et participation à un attroupement armé».
L’enquête a été confiée au service départemental de la police judiciaire de Saône-et-Loire qui «poursuit activement les investigations en vue de déterminer le rôle exact de la personne placée en garde à vue et aussi afin d’identifier toute personne ayant pu prendre part à ces agissements», selon la procureure.
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