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Les traits sont tirés. Juliette Donadieu et David Robert se posent sur un canapé rouge dans la partie non occupée de la Gaîté lyrique. La directrice et le porte-parole du lieu portent une tonne sur leurs épaules. Ils se sentent seuls, abandonnés par les pouvoirs publics. Ils subissent l’absence de solution. Le mot «enlisement» revient à foison. Le lieu culturel parisien, occupé par un collectif de mineurs isolés, est fermé au public depuis le 10 décembre et sa programmation à l’arrêt. Au premier étage, les jeunes – ils étaient 200 début décembre, 300 aujourd’hui – dorment collés les uns aux autres sur de petits matelas. Au même moment se joue un match de ping-pong sans fin entre l’Etat et la mairie de Paris.
La prise en charge des personnes sans abri relève de la compétence de la mairie pour les mineurs, de l’Etat pour les majeurs. Pour les jeunes dont le statut de mineur n’a pas été reconnu, et qui attendent les résultats de leur recours, c’est le vide juridique : dans l’impossibilité d’être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, ils restent souvent à la rue. La direction
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