"Janvier sans sucre" : Accros au sucre, ils témoignent... "C'était bien plus facile d'arrêter la cigarette"

“Janvier sans sucre” : Accros au sucre, ils témoignent… “C’était bien plus facile d’arrêter la cigarette”

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Le “Mois sans sucre” (“No Sugar January”) est un défi de 31 jours qui consiste à ne consommer aucun sucre raffiné. Les participants doivent dire adieu aux croissants, aux pop-corns caramélisés et au chocolat chaud.

Pour certains, ce défi est un jeu d’enfant, tandis que pour d’autres, c’est un véritable Everest. Marie, Félix, Helena, Lara, Maya et Arthur se considèrent tous comme “accros” au sucre.

Addiction au sucre

Selon l’Anses, il ne faut pas dépasser 100 g de sucre par jour. Cependant, les personnes citées plus haut dépassent largement ce seuil.

Lara témoigne : “Je peux ingérer jusqu’à 600 g de sucre par jour et prendre jusqu’à six pâtisseries en une seule journée.” Félix, quant à lui, déclare : “Ce n’était même plus un plaisir mais une obsession.” Marie y voit une source de réconfort : “J’en mange dès que je suis stressée, triste, en colère ou en période prémenstruelle.”

Le professeur Amine Benyamina, psychiatre addictologue, définit l’addiction comme une consommation continue, une difficulté à arrêter, un manque en cas d’arrêt et une augmentation des quantités pour ressentir les mêmes effets.

Crise d’angoisse en cas de manque

Helena reconnaît : “Quand je n’ai plus rien de sucré chez moi, il m’arrive d’avoir une grosse crise d’angoisse et d’aller en acheter en pyjama à 23 heures.” Arthur se rue sur son téléphone : “J’en arrive à me faire livrer des gâteaux ou des bonbons tard le soir.”

Selon le professeur Benyamina, ce “craving” ou “envie irrépressible de consommer” est un marqueur important de l’addiction.

Conséquences négatives

Continuer à consommer du sucre malgré les conséquences négatives est également révélateur de la dépendance. Marie, qui souffre de prédiabète, confie : “Je suis consciente du danger pour ma santé mais je suis incapable d’arrêter ce poison.”

Maya, en situation d’obésité, a subi deux opérations de chirurgie bariatrique, mais cela n’a rien changé. “C’est terrible de ne pas avoir le contrôle de soi”, dit-elle. Félix, dont les dents sont saturées de carie, continue de croquer ses biscuits préférés.

La consommation excessive de sucre ajouté comporte de nombreux risques pour la santé, notamment le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, la maladie du foie gras et l’hypertension.

Mécanismes de l’addiction

Selon Christophe Cutarella, psychiatre addictologue, la consommation de sucre entraîne une sécrétion de dopamine dans le cerveau, ce qui provoque un pic de satisfaction très rapide.

Sarah Coscas, psychiatre addictologue, ajoute : “Ce circuit de la dopamine est le même que celui utilisé lors de la consommation de substances psychoactives ou lors de relations sexuelles. Lorsqu’il se déséquilibre, une addiction peut se développer.”

Le professeur Benyamina précise : “Des récepteurs au sucre ont été découverts au niveau de l’intestin. Ils sont probablement impliqués dans cette ‘addiction’.”

Difficulté à arrêter

Une fois l’habitude installée, il est difficile de briser le cercle vicieux. Laure, addict depuis l’enfance, a tenté à de nombreuses reprises de freiner sa consommation.

“À chaque fois, au bout de deux jours, j’étais en manque, je tremblais, je ne dormais plus. Il a été beaucoup plus facile d’arrêter la cigarette”, témoigne-t-elle.

Amine Benyamina confirme : “Lors de l’arrêt de la consommation, des symptômes de sevrage peuvent apparaître, tels que de l’irritabilité et de la nervosité.”

Laure a finalement réussi à arrêter après une sténose de l’estomac. “Pendant trois mois, ça a été une torture, mais au quatrième, il s’est passé quelque chose dans mon corps. Je n’avais plus envie de sucre. Ce que j’adorais m’écœure désormais.”

Félix a également réussi à casser le cercle infernal. “Il m’arrive encore de ressentir un picotement sur la langue et un afflux de salive lorsque je passe devant le rayon ‘bonbons’. J’essaye donc de l’éviter, mais c’est un travail de tous les jours.”

Ce travail est d’autant plus difficile que le sucre est omniprésent, contrairement à certaines substances psychoactives.

20 Minutes

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