Budget 2025 : 425 athlètes olympiques s’insurgent dans une tribune contre la baisse des crédits alloués au sport

Judo, athlétisme, natation, cyclisme… 425 athlètes et para-athlètes ayant participé aux Jeux olympiques de Paris ont signé mardi soir une tribune dans le quotidien sportif l’Equipe, pour afficher leur opposition à la réduction des crédits alloués au ministère des Sports. «La France, une nation de sport ? La réponse du gouvernement est non !» taclent-ils d’emblée. Teddy Riner, Marie Patouillet, Nicolas Batum sont de ceux qui nous ont fait vibrer du 28 juillet au 8 septembre et qui dénoncent aujourd’hui la «baisse de 33 % du budget du sport en France», prévue par le gouvernement Bayrou dans le projet de loi de budget 2025.

Les signataires soulignent la dichotomie entre l’engouement et le discours politique au moment des Jeux, et la volonté gouvernementale, aujourd’hui, de faire des économies sur le dos du sport. «Nos clubs ont vu une hausse de plus de 20% des demandes d’inscriptions par rapport à 2023 ! Le voilà, l’héritage de Paris 2024 : une envie de sport, de se dépasser, de pratiquer ensemble. Mais qui aurait cru que nous passerions aussi rapidement de la ferveur populaire à la désillusion la plus totale ?» écrivent les 425 sportifs, parmi lesquels on trouve aussi les médaillés d’or olympique Alexis Hanquinquant et Manon Apithy-Brunet. «Si elles sont validées, ces coupes drastiques seront lourdes de conséquences», affirment-ils. Et d’en lister plusieurs, comme l’affaiblissement de l’accessibilité à une pratique sportive par manque de club et de créneaux. Selon eux, sabrer dans le budget des Sports «n’est pas seulement une économie, c’est un sabotage du vivre-ensemble».

Lors de l’examen du budget, jeudi 16 janvier, le Sénat a rejeté un amendement gouvernemental prévoyant une baisse supplémentaire de 34 millions d’euros dans le budget des Sports. Dans le projet de budget initial du gouvernement Barnier, présenté en octobre 2024, le budget de ce ministère était déjà rapetissé de 273 millions d’euros, dont 85 millions dus à la fin des Jeux.

Bien consciente de devoir assumer un budget en baisse, comme son prédécesseur, Gil Avérous, la nouvelle ministre des Sports, Marie Barsacq, assurait pourtant il y a deux semaines que «rien n’était perdu» en terme d’héritage après la réussite des JO.

Libération