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Entretien
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Pour le politologue, auteur du livre «les Ressorts cachés du vote RN», paru en septembre, les électeurs du parti d’extrême droite sont moins déterminés par le seul racisme que par une demande d’un libéralisme protecteur des modes de vie.
C’est un fait : le Rassemblement national est devenu en juin 2024 le premier parti de France en suffrages exprimés, attirant à lui plus de 10 millions d’électeurs. Qu’est-ce qui conduit une part grandissante des citoyens à faire basculer leur vote en faveur de l’extrême droite, d’un parti dont les figures de proue sont jugées, depuis le 14 octobre, pour des soupçons de détournements de plusieurs millions d’euros de fonds européens ? Ce geste est-il vraiment le signe d’un racisme qui se décomplexe, et uniquement mû par le rejet de l’immigration et la xénophobie, deux thèmes piliers de la rhétorique du parti lepéniste ? Pour le politologue Luc Rouban, directeur de recherches au Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof), si cet électorat reste en effet plus xénophobe que les autres, sa motivation principale tient moins à une adhésion à un programme qu’à un sentiment de dépossession des règles du jeu social.
Dans les Ressorts cachés du vote RN (les Presses de Sciences-Po, septembre 2024), le politologue décrypte les ingrédients du succès de cette droite perçue, selon lui, comme sociale et héritière du gaullisme, et qui est attachée au service public, à l’esprit d’entreprise et à l’autorité. Des thèmes centraux que le macronisme a abandonnés, que la gauche a négligés, et qui
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