Lissage brésilien : l’Anses alerte sur des risques pour les reins

Le «lissage brésilien» est, dans les salons de coiffure hexagonaux, un acte courant. Depuis son introduction, dans nos contrées tempérées, il y a une vingtaine d’années, ce soin capillaire enlève les frisottis – sans garantir la raideur –, du moins quelques mois. Effectivement née au Brésil, la technique – qui repose sur un traitement à la kératine et autres agents chimiques pour «détendre» les cheveux – a pignon sur rue malgré son prix, 150 à 600 euros selon la longueur et l’épaisseur des cheveux. Mais un lissage brésilien, y compris sans formol (ou formaldéhyde, dangereux à haute dose), n’est peut-être pas anodin pour la santé.

L’an passé, quatre cas d’insuffisance rénale aiguë en France – mais aussi en Israël – avaient été identifiés après l’utilisation de soins capillaires lissant, ayant conduit à des hospitalisations. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui avait déjà sonné l’alerte en octobre, est en mesure de confirmer ce jeudi 23 janvier dans un avis la toxicité de ces cosmétiques pour les reins. En cause : un composé, l’acide glyoxylique, alternative au formol cancérogène dans ces produits de défrisage depuis une dizaine d’années, avec une teneur de 10 à 30 % selon les flacons, et également présents dans des soins de «peeling» pour le visage.

Appel à la vigilance des coiffeurs

En juin, l’Académie nationale de médecine avait par ailleurs alerté sur les risques de cette substance dans les soins lissants. De quoi, pour les autorités sanitaires, «recommander» une nouvelle évaluation des risques de l’acide glyoxylique et de ses dérives qui permettrait de réguler voire d’interdire cet ingrédient dans les cosmétiques capillaires en vertu du règlement européen Reach. Autres préconisations dans l’attente de cette évaluation : ne plus utiliser ces produits lissants contenant de l’acide glyoxylique et consulter un médecin ou centre antipoison en cas de symptômes, comme des douleurs abdominales, des nausées et vomissements, dans les heures qui suivent un lissage brésilien.

«Depuis l’alerte lancée en octobre 2024, quatre nouveaux cas ont été déclarés au dispositif national de cosmétovigilance, précise l’Anses dans son communiqué ce jeudi. La connaissance de ce risque a permis aux médecins prenant en charge ces patientes de faire le lien entre une insuffisance rénale aiguë sans cause apparente et la réalisation d’un lissage brésilien.» Enfin, les coiffeurs qui manipulent des soins capillaires lissants avec ce composé sont appelés à la vigilance, bien qu’«aucun cas d’intoxication professionnelle n’a été rapporté». Attention aussi pour les achats de soins capillaires de ce type sur Internet !

Libération