Le projet de budget 2025 franchit l’étape du Sénat

Le projet de budget 2025 franchit l’étape du Sénat

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Le projet de budget de l’État pour 2025 a été adopté par le Sénat, marquant une étape importante pour le gouvernement Bayrou. Le projet de loi de finances a été approuvé par une alliance de la droite et des centristes, majoritaires et soutenant le gouvernement, contre l’ensemble de la gauche.

Pour le gouvernement, la tâche la plus ardue commence avec la convocation d’une commission mixte paritaire (CMP) le 30 janvier. Cette réunion rassemblera sept sénateurs et sept députés dans le but de parvenir à un texte de compromis.

Le ministre des finances tire la sonnette d’alarme

Crucial pour l’État, qui fonctionne actuellement au ralenti en vertu d’une loi spéciale votée fin 2024, le budget représente une équation presque insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.

Si le gouvernement espère promulguer le budget avant fin février, l’opposition de la gauche reste vive. Le Parti socialiste (PS) n’a pas voté la première motion de censure visant le Premier ministre, François Bayrou, mais accentue la pression sur les textes budgétaires. “C’est un budget d’austérité qui cherche dans les poches de ceux qui n’ont pas créé le problème”, a déclaré le chef de file des sénateurs socialistes sur le budget, Thierry Cozic.

Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a sonné l’alarme devant les acteurs économiques, affirmant que “le coût d’une censure est plus élevé encore” que celui des concessions accordées au PS, comme la renégociation de la réforme des retraites et le renoncement aux suppressions de 4 000 postes d’enseignants.

Négociations périlleuses

Les négociations se poursuivent en parallèle : une délégation socialiste a été reçue à Bercy mercredi soir. Les tractations sont périlleuses, car l’exécutif vise un effort massif pour atteindre 32 milliards d’euros d’économies et 21 milliards d’euros de recettes, afin de ramener le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, contre un niveau attendu entre 6 et 6,1 % pour 2024.

L’exercice est d’autant plus périlleux que la droite, majoritaire au Sénat et décisive à l’Assemblée nationale, craint de nouvelles hausses d’impôts cédées aux socialistes. “Ce n’est ni le budget de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c’est le budget du Sénat, un budget responsable”, qui marque “le début d’un long chemin vers le redressement de nos finances publiques”, a affirmé la cheffe de file du groupe Les Républicains sur le projet de loi de finances, Christine Lavarde.

Par ailleurs, la copie sénatoriale passera-t-elle le filtre de l’Assemblée nationale ? Si la CMP est concluante, les députés seront saisis du texte commun dans la semaine du 3 février pour un ultime vote. L’article 49.3 pourrait être utilisé, et serait sans doute suivi d’une nouvelle motion de censure.

“La CMP sera le juge de paix. D’ici au 30 janvier, il y a la possibilité de faire bouger les lignes”, assure le président des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.

Le PS est également mis sous pression par ses partenaires : les “insoumis” estiment que le parti à la rose “romprait définitivement” avec le Nouveau Front populaire s’il ne votait pas la censure sur le budget. Les multiples coupes budgétaires ajoutées ces derniers jours par le gouvernement Bayrou sont particulièrement ciblées par la gauche : des centaines de millions d’euros en moins pour l’écologie, le logement, l’aide au développement ou le sport.

“On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement”, a menacé la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, “en colère” face au “sacrifice de l’écologie”.

Le Monde

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