Rim Battal, la violence les yeux dans les yeux

Rim a 17 ans. Elle se retrouve les jambes nues et écartées sur une table de gynécologie. Ce n’est pas un examen de routine. La spécialiste, brusque et peu aimable, est chargée de vérifier si l’adolescente est encore vierge. La narratrice écrit : «Présumée coupable du crime le plus ridicule qui soit : celui d’avoir couché sans être mariée.» Et ajoute : «La docteure Bensouda écarta violemment mes lèvres et me mit deux doigts. Je retins mon souffle et serrais les poings au fond des poches de mon sweat-shirt. C’était la première fois qu’on me pénétrait.»

Ainsi commence Je me regarderai dans les yeux, sans concession, l’écriture au scalpel et le corps scalpé, pénétrant, c’est le cas de l’écrire, au plus vite dans le vif du sujet. De l’autrice Rim Battal, 37 ans, Franco-Marocaine, on connaissait sa poésie charnelle et provocante, ses vers sur la maternité ou sur la pornographie. On l’avait vraiment découverte en janvier 2024 quand elle était devenue l’une des personnalités à avoir mené la fronde contre le très à droite Sylvain Tesson, annoncé comme parrain du Printemp

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