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L’intensification des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) entre l’armée et le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, fait craindre un embrasement régional. De quoi pousser le conseil de sécurité de l’ONU à se réunir en urgence ce dimanche 26 janvier. Le secrétaire général de l’organisation a appelé les forces rwandaises à se retirer du territoire de la RDC et à cesser son soutien au M23. Selon un communiqué de son porte-parole, Antonio Guterres est «profondément préoccupé par l’escalade de la violence». C’est sa condamnation la plus claire, à ce jour, sur les actions du pouvoir rwandais. Le secrétaire général de l’ONU avait jusqu’à présent fait référence aux conclusions d’un rapport de référence d’experts de l’ONU mettant en lumière le rôle de Kigali aux côtés du «mouvement du 23 mars».
Dimanche, un drone de l’armée rwandaise a ouvert le feu à environ six kilomètres de Goma (est de la RDC), menacée par une grande offensive du M23, selon des sources sécuritaires et onusiennes à l’AFP : «Un drone TB2 de l’armée rwandaise a effectué une frappe sur une de nos positions à Kibati», à environ 6 km au nord de Goma, a précisé une source sécuritaire proche de l’armée congolaise. Selon plusieurs sources au sein de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), «au moins deux paramilitaires» ont été gravement blessés dans les tirs.
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Samedi, treize soldats sud-africains, malawites et uruguayen, déployés au sein de deux forces régionale et onusienne d’appui à l’armée congolaise, ont été tués dans des combats avec le groupe armé antigouvernemental du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo, ont annoncé les autorités des trois pays. Les combats se déroulent désormais à proximité de la capitale régionale Goma. Le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, aggrave encore une crise humanitaire chronique dans la région. Selon l’ONU, 400 000 personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier.
Samedi, les combats se sont concentrés autour de Sake, cité du territoire de Masisi, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma, selon des sources sécuritaires. Le même jour, les autorités congolaises ont annoncé rappeler leurs diplomates à Kigali. Le ministère des Affaires étrangères a «informé» l’ambassade du Rwanda en RDC, dans un courrier daté de vendredi et transmis dans la soirée à la presse par la présidence congolaise, «du rappel des diplomates de l’ambassade de la République démocratique du Congo à Kigali avec effet immédiat». Un peu plus tôt, l’Union africaine (UA) avait exhorté à la «cessation immédiate» des combats et réclamé «la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties».
Réactions internationales
Après l’échec d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola, le M23 et 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l’ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines. Ils encerclent presque complètement Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.
Les combats autour de Goma ont entraîné plusieurs réactions et déclarations à l’international ce week-end. Emmanuel Macron a par exemple appelé samedi à la «fin immédiate de l’offensive du M23 et des forces rwandaises ainsi qu’au retrait de ces dernières du territoire congolais», lors d’entretiens téléphoniques avec les dirigeants de République démocratique du Congo et du Rwanda.
Dimanche, dans un post sur X (ex-Twitter), le chef de la diplomatie britannique David Lammy s’est dit «profondément préoccupé par les attaques sur Goma, qui ont entraîné des déplacements massifs de civils, des pertes humaines ainsi que la mort de casques bleus de l’ONU». Il indique avoir «parlé à Paul Kagame [Président de la république du Rwanda]» et avoir «appelé à la désescalade, soulignant la nécessité pour le Rwanda et la RDC de retourner d’urgence à la table des négociations». Aux côtés des États-Unis et de la France, le Royaume-Uni avait exhorté vendredi soir ses ressortissants à quitter la ville de Goma.
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