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Sur la route qui mène au nord de la bande de Gaza, des Palestiniens par milliers. Les habitants du nord de l’enclave, contraints à la fuite par la guerre entre Israël et le Hamas, retournent chez eux ce lundi après l’ouverture d’un passage par l’armée israélienne. «Le retour des déplacés est une victoire pour notre peuple et signe l’échec et la défaite des plans d’occupation et de déplacement», a déclaré le Hamas. «Ce retour est une réponse à tous ceux qui rêvent de déplacer notre peuple», affirme de son côté le Jihad islamique.
La veille, pourtant, des «dizaines de milliers» de déplacés, selon la Défense civile, ont été empêchés par Israël de retourner dans le nord de Gaza via le passage de Netzarim, qui coupe le territoire en deux. Israël avait justifié son refus de les laisser passer par la non-libération d’une civile, Arbel Yehud, et l’absence de liste sur la situation des otages. Le Hamas avait accusé Israël de «violer» l’accord en empêchant le retour des habitants du nord de Gaza.
Déblocage des négociations
Dimanche soir, le chef du gouvernement israélien Benyamin Nétanyahou a finalement annoncé un déblocage des négociations et que le Hamas libérerait trois otages jeudi dont Arbel Yehud et, comme prévu par la première phase de l’accord de trêve, trois autres samedi. «Dans le cadre de ces arrangements», Israël a dit autoriser le passage des Gazaouis.
Ainsi, lundi matin, «le passage des Palestiniens déplacés a commencé le long de la route Al Rachid via la partie ouest du point de contrôle Netzarim vers la ville de Gaza et la partie nord» de Gaza, a annoncé un responsable du ministère de l’Intérieur du Hamas.
Le Hamas tout comme le président palestinien Mahmoud Abbas ont par ailleurs critiqué dimanche la proposition de Donald Trump de déplacer les habitants de Gaza vers l’Egypte et la Jordanie pour, selon lui, «faire le ménage» dans le territoire. Le président américain a comparé samedi le territoire palestinien dévasté à un «site de démolition». «On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans», a déclaré Trump Trump en suggérant un déplacement «temporaire ou à long terme». «J’aimerais que l’Egypte accueille des gens. Et j’aimerais que la Jordanie accueille des gens», a-t-il ajouté.
Les Palestiniens «feront échouer» la proposition de Donald Trump «comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement […] pendant des décennies», a réagi dimanche Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas. Le Jihad islamique, un autre mouvement palestinien armé, a estimé que ces propos encourageaient les «crimes de guerre et crimes contre l’humanité» à Gaza.
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Rival du Hamas qui avait chassé l’Autorité palestinienne et pris le pouvoir à Gaza en 2007, Mahmoud Abbas a lui aussi condamné «tout projet» visant à déplacer les Gazaouis. La Jordanie, qui accueille environ 2,3 millions de réfugiés palestiniens, tout comme l’Egypte ont réaffirmé dimanche leur rejet d’un «déplacement forcé» des Palestiniens. La Ligue arabe a mis en garde contre «les tentatives visant à déraciner les Palestiniens de leur terre», ce qui «ne pourrait être qualifié autrement que comme du nettoyage ethnique».
Souvenir de la «Nakba»
Le ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich a de son côté qualifié la proposition de Donald Trump d’«excellente idée», affirmant que les Palestiniens pourraient «établir une nouvelle et belle vie ailleurs».
L’immense majorité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre à l’intérieur du territoire assiégé. Pour les Palestiniens, toute tentative de déplacement hors de leur territoire évoque le souvenir de la «Nakba», ou «Catastrophe» en arabe, le nom donné au déplacement de masse qui a suivi la création d’Israël en 1948.
La première phase de l’accord de cessez-le-feu conclu après 15 mois de guerre doit durer six semaines et permettre la libération au total de 33 otages retenus à Gaza contre quelque 1 900 prisonniers palestiniens. Dans le deuxième échange survenu durant cette trêve entrée dans sa deuxième semaine, quatre soldates israéliennes ont été libérées samedi par le mouvement islamiste contre environ 200 prisonniers palestiniens détenus dans des geôles israéliennes.
Pendant cette première phase doivent être négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, avant la dernière étape portant sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts en captivité. Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 Octobre par le Hamas, 87 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.
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