«Le travail ne doit pas être gratuit» : Bayrou écarte la piste des 7 heures non payées

«Le travail ne doit pas être gratuit» : Bayrou écarte la piste des 7 heures non payées

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Au cours de la soirée, on a cru percevoir quelques pointes de découragement chez Darius Rochebin. «Vous êtes un centriste, vous !», «vous aimez la discussion», note l’intervieweur, cherchant désespérément à soutirer des réponses précises à un François Bayrou, volontiers égaré dans de longues digressions, pas synthétique pour un sou. Lorsque le journaliste de LCI demande, ce mardi soir, au Premier ministre s’il reprend à son compte la piste de sept heures de travail supplémentaires par an non rémunérées pour financer la protection sociale, avancée par la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, le voilà enfin servi : «Je pense que le travail doit être payé, tranche Bayrou. C’est une règle simple, tout travail mérite salaire.»

Le Premier ministre s’est toutefois dit «prêt à discuter» de cette «proposition parlementaire». Du temps de son prédécesseur Michel Barnier, un amendement sénatorial avait été voté, lors du débat sur le budget de la Sécurité sociale en novembre, pour introduire cette «contribution de solidarité» – sept heures de travail annuelles non payées – destinée à «faire face aux dépenses croissantes en matière d’aide aux personnes âgées dépendantes ou aux personnes en situation de handicap». Catherine Vautrin avait remis l’ouvrage sur le métier, il y a quinze jours, lorgnant sur les 2,5 milliards d’euros de recettes «fléchées vers les dépenses sociales» que pourrait générer une telle mesure. Dans la foulée, sa collègue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, confirmait qu’il s’agissait d’«une piste qui est sur la table». Prudemment, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas avait toutefois prévenu que cette suggestion «n’[était] pas à ce stade la position officielle du gouvernement». Et manifestement pas la tasse de thé du Premier ministre qui considère donc que «le travail ne doit pas être gratuit». Pas plus convaincu par la proposition de la ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, le Premier ministre n’achète pas non plus l’idée de taxer les pensions de retraite au-dessus de 2000 euros pour financer la protection sociale : «Si vous trouvez que 2 000 euros, c’est la richesse !», a-t-il rétorqué.

Cuisiné sur l’accord qu’il doit impérativement conclure avec les socialistes sur les textes budgétaires pour assurer sa survie à Matignon, Bayrou est resté volontairement flou, soucieux de laisser la CMP faire son travail. Jeudi, une négociation costaude attend les 14 députés et sénateurs de cette commission mixte paritaire, chargés de trouver à huis clos un accord sur le projet de loi de finances pour 2025. «Il faut que chacun ait la certitude qu’il est entendu, que les aspirations des uns soient compatibles avec les aspirations des autres», a vaguement plaidé le Premier ministre. Tout juste a-t-il confirmé le maintien de 4 000 postes dans l’éducation nationale pour cette année, menacés sous le gouvernement Barnier : «c’est une décision définitive», a promis Bayrou, satisfaisant au moins sur ce point les socialistes. Le Premier ministre a également promis qu’aucun nouvel impôt ne serait instauré sur les ménages en 2025.

Libération

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