Sur le déplacement des Gazaouis, Trump persiste et signe

Sur le déplacement des Gazaouis, Trump persiste et signe

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Peu importe l’histoire, le point de vue des pays concernés ou le souhait des principaux intéressés : Donald Trump persiste à vouloir relocaliser les habitants de Gaza en dehors de l’enclave dévastée par plus de quinze mois de guerre. Deux jours après avoir évoqué un plan visant à «faire le ménage» à Gaza, le président américain a réitéré lundi 27 janvier sa volonté de voir les Palestiniens de l’enclave vivre «sans violence» dans des zones «plus confortables». Sous-entendu, ailleurs, comme le réclament les alliés d’extrême droite du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

«J’aimerais qu’ils vivent dans une région où ils peuvent vivre sans perturbations, sans révolution et sans violence», a déclaré Trump à bord de l’avion présidentiel Air Force One, qui le ramenait de Floride. «La bande de Gaza, c’est l’enfer depuis tant d’années. Il y a eu plusieurs civilisations sur cette bande, depuis des milliers d’années, et la violence y a toujours été associée. Les gens pourraient vivre dans des zones beaucoup plus sûres et peut-être beaucoup plus confortables», a-t-il ajouté.

Samedi, Donald Trump avait indiqué avoir discuté avec le roi de Jordanie, pays qui accueille déjà selon l’ONU plus de 2,39 millions de réfugiés palestiniens sur son territoire, de la possibilité de construire des logements et de déplacer les Palestiniens de Gaza vers les pays voisins. Une proposition totalement inédite de la part d’un président américain en exercice, qui a aussitôt suscité une volée de dénonciations dans le monde arabe.

«Je lui ai dit que j’aimerais que [la Jordanie] en accueille davantage, parce que je regarde toute la bande de Gaza en ce moment et que c’est un vrai gâchis […] On parle d’environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là-dedans», avait déclaré Trump à des journalistes. «C’est littéralement un site de démolition en ce moment, presque tout est démoli et les gens meurent là-bas. Donc je préférerais m’impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix, pour une fois», avait-il ajouté, évoquant un déplacement «temporaire ou à long terme».

L’agence de presse jordanienne, Petra, avait fait état samedi de l’appel entre le roi Abdallah II et Donald Trump, mais sans mentionner la relocalisation des Palestiniens. Le lendemain, dans un communiqué du ministre des Affaires étrangères, Amman avait martelé son engagement à «veiller à ce que les Palestiniens restent sur leurs terres». «Notre refus des déplacements est une position inébranlable qui ne changera pas. La Jordanie est pour les Jordaniens et la Palestine est pour les Palestiniens», avait martelé Ayman Safadi.

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Lundi, Donald Trump a indiqué s’être entretenu la veille avec le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi, dont le pays partage une frontière avec la bande de Gaza. «J’espère qu’ils prendront [des Palestiniens]. On les a beaucoup aidés et je suis sûr qu’il nous aidera […] C’est un ami. Il vit dans une partie très difficile du monde pour être honnête. Mais je pense qu’il le fera et je pense que le roi de Jordanie le fera aussi», a déclaré le milliardaire républicain.

Dans un communiqué publié dimanche, le ministère égyptien des Affaires étrangères avait catégoriquement rejeté tout déplacement contraint des Palestiniens, qui renvoie pour ces derniers à la «Nakba» («catastrophe» en arabe), le nom donné à leur déplacement de masse après la création d’Israël en 1948. Sans mentionner spécifiquement Donald Trump, Le Caire a réitéré son opposition au «déplacement des Palestiniens de leurs terres par l’expulsion forcée». «De telles actions menacent la stabilité, risquent d’étendre le conflit dans la région et compromettent les possibilités de paix et de coexistence», indiquait le communiqué.

La quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre provoquée par l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Lundi, une marée humaine a regagné le nord de l’enclave palestinienne, après un compromis de dernière minute entre Israël et le Hamas pour la libération de six otages, qui permet le retour des déplacés. Selon le gouvernement du Hamas, 300 000 d’entre eux sont rentrés dans le nord du territoire. Pour le mouvement islamiste, le retour des déplacés est une «victoire» contre «les plans d’occupation» de Gaza et de «déplacement» forcé des Palestiniens.

Entrée en vigueur le 19 janvier, la trêve fragile entre Israël et le Hamas doit durer six semaines et permettre la libération de 33 otages (dont huit décédés) retenus à Gaza contre quelque 1 900 prisonniers palestiniens. Durant cette première phase doivent être négociées les modalités de la deuxième, visant à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre. La troisième et dernière étape doit porter sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des derniers otages morts en captivité.

Le précédent gouvernement américain du président Joe Biden a élaboré une série de plans sur l’après-guerre à Gaza mais Donald Trump n’en a pas fait mention jusqu’à présent, et laisse planer le doute sur son soutien à la création d’un Etat palestinien. Interrogé pour savoir s’il croyait toujours en cette solution à deux Etats, il a répondu : «Je vais parler à [Benyamin Nétanyahou] dans un avenir pas trop lointain. Il va venir ici.» Il n’a mentionné aucune date mais indiqué que ce serait «très bientôt».

Libération

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