
Depuis l’époque de Sarkozy, c’est une première pour Armelle Gardien, cofondatrice de RESF (Réseau Education sans frontières). Le 22 janvier, des gendarmes ont interpellé une collégienne de 14 ans dans son collège de Maizières-lès-Metz (Moselle). Ils l’ont renvoyée vers la Belgique avec sa mère et son petit frère, en application du règlement de Dublin.
Elisabeth Borne a réagi en envoyant une lettre aux recteurs le 29 janvier, interdisant strictement les interventions des forces de l’ordre dans les écoles pour des procédures d’éloignement, même avec l’accord des parents.
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Bruno Retailleau durcit la ligne sur la régularisation des sans-papiers
La famille, d’origine burkinabée, avait demandé l’asile. Mais selon le règlement de Dublin, c’est la Belgique qui est responsable de l’examen de leur demande.
“Cette interpellation va à l’encontre des orientations ministérielles de 2005 et 2013, qui considèrent l’école comme un terrain infranchissable”, s’indigne Armelle Gardien. “Mais avec le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, rien n’est infranchissable.”
L’école, un “sanctuaire”
Les enseignants se sont mobilisés pour défendre le “sanctuaire” de l’espace scolaire, rappelant l’affaire Leonarda, expulsée vers le Kosovo en 2013 après avoir été arrêtée pendant une sortie scolaire. À la suite de cette affaire, le ministre de l’intérieur de l’époque, Manuel Valls, avait interdit toute intervention des forces de l’ordre dans les écoles pour des procédures d’éloignement.
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