:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/HSKGZ6QNNJDGVJNSILREYNEPG4.jpg)
Lucile Fazembat avait prévenu. Pour venir dans sa ferme de Brains (Loire-Atlantique) en ce moment, mieux vaut avoir des bottes hautes. Même si le ciel offre un peu de répit ce mardi après-midi, les dernières bourrasques de la tempête Herminia chassant les nuages et offrant un rayon de soleil inattendu, le pays de Retz, à une quinzaine de kilomètres de Nantes, reste aqueux comme un marécage. Ses fossés et ses ruisseaux qui divaguent, ses prairies à bétail inondées, son sol tendre et gras comme du beurre mou. «Là, je devais mettre les courges, j’ai renoncé. Partout ça fait floc floc. La terre ne peut plus rien retenir, détaille la maraîchère de 38 ans en jetant un regard désespéré sur les carrés, jadis potagers, de sa petite exploitation de 2 hectares. Ça paraît bête à dire, mais on ne plante pas dans de la vase. Idem pour les pos et les fèves, j’ai dû y renoncer cette année.»
En lieu et place des cultures habituelles, elle a disposé une toile vert sombre afin d’empêcher les mauvaises herbes de rappliquer. Un peu plus loin, sur une des rares parcelles encore plantées, elle tire sur un chou rouge dont la tige sort du sol sans difficulté. «Il n’est même plus enraciné, soupire-t-elle.
Leave a Comment