Un homme de 32 ans a été inculpé pour “tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste” après avoir blessé une personne au couteau dans un supermarché d’Apt, dans le Vaucluse, le samedi 21 janvier. Il a été placé en détention provisoire à Paris mercredi 29 janvier, a annoncé le Parquet national antiterroriste (PNAT).
Samedi, vers 17h30, Mehdi B. est entré dans le supermarché et a porté “de nombreux et violents coups de couteau” à un homme qui se trouvait aux caisses, le frappant “à la gorge” puis “vers le haut du corps” en criant à plusieurs reprises “Allah Akbar”, selon des témoins, relate le PNAT dans un communiqué. L’homme, “présentant plusieurs plaies au niveau de l’oreille et du menton, s’est vu reconnaître une incapacité totale de travail de sept jours”, est-il mentionné.
L’assaillant a été maîtrisé par un agent de sécurité du supermarché “avec l’aide d’un employé et de clients”. L’agent a été légèrement blessé. Au sol a été retrouvé “un couteau de cuisine, avec un manche en bois, dont la lame de 9 centimètres s’était brisée”, souligne la même source. Mehdi B. a été interpellé et placé en garde à vue.
Déjà condamné à trois reprises
Le PNAT s’est saisi des faits “au vu des éléments recueillis sur le mis en cause”, qui est “de nationalité française, sans emploi et sans revenu, résidant à proximité du supermarché, chez un membre de sa famille”. Lors de sa garde à vue, il a reconnu les faits mais a contesté “toute intention homicide”, rapporte le parquet antiterroriste. “Aucun lien avec une organisation terroriste n’est établi à ce stade”, souligne encore le PNAT.
Mehdi B. a été condamné à trois reprises, notamment à six ans de prison en novembre 2017 par le tribunal correctionnel d’Avignon pour avoir confectionné “une ceinture explosive factice” et détenu, à son domicile, “plusieurs kilos de TATP en cours de fabrication, de liquides et de matériels servant à la fabrication d’engins explosifs”.
“Un attrait pour la littérature salafiste et prônant le djihad armé”
L’enquête avait relevé “son intérêt pour le Hamas et Daech”, sans toutefois permettre “de caractériser un projet terroriste”, souligne le parquet spécialisé.
En détention, il s’est rapproché d’“individus radicalisés”, a montré “un attrait pour la littérature salafiste et prônant le djihad armé”, et observé “des périodes de pratique religieuse radicale”, ajoute-t-on.
Après évaluation, il a exécuté “sa condamnation en quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR)” et, à sa sortie en septembre 2021, a fait l’objet d’un suivi sociojudiciaire jusqu’en septembre 2024. Il a également fait l’objet d’une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance en 2021 et d’une visite domiciliaire en 2023, qui n’a rien donné.
Son entourage a évoqué “un état dépressif sévère” après “un épisode psychotique” en 2022 et l’a décrit comme “isolé, ayant intensifié sa pratique religieuse depuis 18 mois et tenant des propos complotistes et hostiles aux institutions étatiques”, selon le PNAT.
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