«il n’y a plus un match sans qu’on signale un chant homophobe» : le cri d’alerte d’associations aux ministères des Sports, de l’Intérieur et de la Justice

«il n’y a plus un match sans qu’on signale un chant homophobe» : le cri d’alerte d’associations aux ministères des Sports, de l’Intérieur et de la Justice

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«Il faut que les instances dirigeantes du milieu du sport prennent leur responsabilité.» Voici ce qu’a tonné, samedi 1er février, une coalition de cinq organisations de lutte contre l’homophobie dans un courrier adressé aux ministres des Sports, de l’Intérieur et de la Justice. Le Collectif Rouge Direct, Stop Homophobie, Bleus & Fiers, Inter-LGBT et la LDH (Ligue des droits de l’Homme) prennent la plume face aux actes homophobes qui «se multiplient dans les stades» : «Depuis un an et demi, il n’y a plus une journée de championnat, plus un match, sans qu’on signale un ou plusieurs chants homophobes», atteste auprès de Libération le porte-parole du collectif Rouge Direct, Julien Pontes.

«Depuis plusieurs mois, les actes homophobes se multiplient dans les stades. On compte 17 chants homophobes en Ligue 1 depuis le 19 octobre 2024», écrivent les associations signataires. Décompte auquel s’ajoute un chant homophobe des supporters de l’Olympique de Marseille lors de l’Olympico dimanche, au lendemain de l’envoi du courrier. «La seule réponse qui nous est faite en retour est le harcèlement, les tentatives d’intimidations et les éditos dans les journaux expliquant que l’homophobie est une tradition saine et normale dans le milieu du football notamment», continuent les associations.

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Comme l’énumère Julien Pontes, cofondateur et porte-parole de Rouge Direct, des associations ont déjà été reçues, dès 2019, par les précédentes ministres des Sport Roxana Maracineanu et Amélie Oudéa-Castéra, sans que des actions concrètes ne soient engagées : «On a une écoute très attentive et empathique des ministres mais ça ne se traduit par aucun plan d’action». Selon le responsable, l’homophobie ambiante en tribune s’élève aujourd’hui à un niveau jamais atteint. Le collectif appelle donc à «la mise en place de solutions concrètes pour que ces LGBTIphobies décomplexées dans les stades cessent».

Les signataires proposent par exemple «la mise en place de groupe d’observateurs.rices dans les stades» pour permettre de «la matérialisation des délits d’homophobie et ainsi leur sanction». «Il n’y a aucune difficulté à inscrire les chants homophobes sur les feuilles de match et sanctionner les clubs à travers la commission de discipline», traduit Julien Pontes. Selon lui, ça n’est aujourd’hui pas le cas. En octobre, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’était positionné en faveur de l’arrêt des matchs en cas de chants homophobes dans les tribunes, avant de revenir sur ses propos. «Ça n’est pas rien quand des ministres font ce genre d’annonces. On a la faiblesse de les prendre au sérieux», note le porte-parole du collectif Rouge Direct.

Dans leur missive, les organisations signataires demandent particulièrement à rencontrer la ministre des Sports Marie Barsacq «de manière urgente», en sa qualité d’autorité de tutelle de la Fédération française de football et de la Ligue de football professionnel. «La perpétuation de ce type de comportements relève aussi du manque d’actions des pouvoirs publics», notent-elles. De son côté, Julien Pontes explique à Libé que la FFF s’est engagée, auprès de son collectif, à participer à une éventuelle rencontre avec les ministres destinataires du courrier. Le collectif est soutenu dans sa démarche par les députées Cyrielle Châtelain, Danielle Simonnet et Sabrina Sebaihi, autrices le 3 février d’un courrier à l’attention des ministres du Sport et de l’Intérieur. Les trois élues y recommandent en pareil cas la fermeture de tribunes, l’interruption de retransmission télévisuelle ou encore le suivi obligatoire d’ateliers de sensibilisation à la lutte contre le racisme et les discriminations par les référents supporters ou les membres d’une association de supporters agréée.

Libération

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