Des existences niées au plus haut sommet de l’Etat. Après des années de progrès, jusqu’à la possibilité d’indiquer un genre «X» sur les passeports, Donald Trump a opéré un brutal retour en arrière pour les personnes trans américaines : «A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes : masculin et féminin», a-t-il affirmé dans son discours d’investiture, signant dans la foulée plusieurs décrets qui précarisent et mettent en danger des millions de personnes.
Cette vague transphobe peut-elle atteindre un niveau similaire en France ? Oui, si on en croit le sondage CSA commandé après la sortie de Trump par les médias de Vincent Bolloré (CNews-JDD-Europe 1). On y découvre que «76 % des Français adhèrent à l’affirmation qu’il n’y a que deux sexes». Derrière cette bataille, il y a l’idée répandue que les personnes trans, mais aussi leurs soutiens dans la communauté lesbienne-gay-bi et certaines féministes auraient un projet politique caché : «Nier la différence biologique des sexes.»
Pour le philosophe Thierry Hoquet, qui a publié Des sexes innombrables. Le genre à l’épreuve de la biologie (Seuil, 2016), ces attaques font mine d’ignorer la différence entre sexe et genre. «Le masculin et le féminin ne décrivent pas que des réalités anatomiq
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