Le RN ne devrait pas voter la censure pour ne pas aggraver «l’instabilité»

Jordan Bardella a décidé de ne pas jouer le suspens. Le parti d’extrême droite, qui prendra officiellement sa décision mercredi 5 février, ne devrait pas voter la censure sur le budget pour ne pas aggraver «l’instabilité», a affirmé le patron du parti Jordan Bardella sur Europe1 /CNews. «Il faut éviter l’incertitude parce qu’il y a beaucoup de nos compatriotes, alors que l’année 2025 est engagée, qui sont extrêmement inquiets d’une instabilité qui pourrait s’installer dans la durée», a justifié Jordan Bardella.

Tout en estimant avoir «arraché des victoires» sur le budget, comme le prix de l’électricité, le président du RN a maintenu que «c’est un mauvais budget qui demande des efforts toujours aux mêmes et ne fait pas les bonnes économies». Mais «on peut parfaitement distinguer la critique politique qu’on peut faire d’un budget et le fait de renverser la table […] Il faut bien un budget», ajoute-t-il.

Cette censure n’avait, de toute façon, aucune chance d’être adoptée après le refus des socialistes de la voter, précise Jordan Bardella. Lundi, le PS a réuni un bureau national pour prendre la décision. «C’est guidés par l’intérêt général que nous prenons la décision de ne pas censurer le gouvernement, au moment où les Français attendent de disposer d’un budget», s’est justifié Olivier Faure dans Libération lundi 3 février.

Le parti à la rose a tout de même déposé une motion de censure spontanée, via l’article 49.2, qui sera étudié après l’adoption du budget. Elle vise à sanctionner François Bayrou après ses propos sur la «submersion migratoire». Si le RN n’a pas exclu de sanctionner le gouvernement «sur un autre sujet», il n’a pas précisé s’il comptait voter la motion de censure spontanée du PS.