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Si ses résultats sont en baisse, comme pour d’autres géants du CAC40, le géant français du pétrole conserve malgré tout un bénéfice à 10 chiffres. Ce mercredi 5 février, le groupe TotalEnergies a fait part d’une chute de son bénéfice pour l’année 2024 de 26 %, le faisant «dégringoler» à 15,8 milliards de dollars (15,2 milliards d’euros). Parmi les raisons invoquées : des prix de l’énergie «moins favorables» et des marges de raffinage «en fort repli», après deux années de profits records.
Ces résultats sont ainsi bien en dessous des profits les plus hauts de son histoire atteints en 2023 (19,8 milliards d’euros) et en 2022 (19 milliards), dopés par la flambée des prix du pétrole et du gaz dans un marché bouleversé par la reprise post-Covid et l’invasion russe de l’Ukraine. Ils sont également inférieurs aux résultats attendus par les analystes consultés par Bloomberg et FactSet qui prévoyaient respectivement entre 16,8 et 17 milliards d’euros. Preuve que la situation est loin d’être catastrophique, le «dividende au titre de 2024» sera en hausse de 7 % par rapport à l’an dernier.
Mais en 2024, «l’environnement pétrolier et gazier a été moins bon», a expliqué le PDG du groupe Patrick Pouyanné à la presse. Ce constat n’empêche toutefois pas l’entreprise de consacrer en 2025 un tiers de ses investissements pour de nouveaux projets dans le secteur du pétrole et du gaz, ainsi qu’elle le détaille dans un communiqué.
Le groupe français a par ailleurs annoncé qu’il allait réduire de 500 millions de dollars la part allouée aux «énergies bas carbone», essentiellement pour l’électricité (la faisant passer de 5 à 4,5 milliards de dollars). TotalEnergies n’est pas la seule entreprise à réorganiser ses investissements en matière de transition énergétique. Depuis 2023, plusieurs majors européennes, telles que BP et Shell, ont annoncé réduire leur budget à ce niveau.
Ce calcul tranche avec les conclusions du rapport annuel de l’organisation World Energy Outlook 2024, qui estime que la moitié de l’électricité de la planète sera d’origine bas carbone avant la fin de cette décennie. Mais TotalEnergies préfère continuer à investir majoritairement dans les énergies fossiles, piétinant ainsi les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie et les conclusions du Giec.
«Ces résultats annuels démontrent la cupidité sans limite des entreprises polluantes comme TotalEnergies, fustige dans un communiqué Sarah Cleaver, chargée de campagne Climat chez Greenpeace France. Faute de politiques publiques ambitieuses pour réglementer le secteur, TotalEnergies continue de miser sur les énergies fossiles et met en péril nos conditions de vie sur Terre pour maximiser sa profitabilité et rémunérer ses actionnaires.» Et l’ONG, après avoir rappelé que «la production d’énergie à partir d’hydrocarbures (pétrole et gaz) continue de représenter près de 96 % de la production d’énergie globale de TotalEnergies», de trancher : «Derrière les discours verdissants, ces chiffres annuels confirment la perpétuation du modèle climaticide de l’entreprise.»
Mise à jour à 9h35 : avec la hausse du dividende en 2024.
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