Les insoumis avaient prévenu. Si le Parti socialiste refusait ce mercredi 5 février de voter la motion de censure déposée dans la foulée du 49-3 sur le budget, il ne serait plus, à leurs yeux, membre du Nouveau Front populaire. Maintenant que le vote a eu lieu et que le gouvernement est officiellement sauvé, le mouvement mélenchoniste considère que le départ du PS de la coalition est désormais effectif. «Par cette décision, le Parti socialiste rompt unilatéralement et sans aucune discussion collective préalable le cadre du Nouveau Front populaire créé pour proposer une alternative au macronisme et non pour sauver ses gouvernements illégitimes», écrit LFI dans un communiqué. Et enfonce le clou : «Le mouvement insoumis refuse d’être confondu si peu que ce soit avec une telle forfaiture.»
Voilà plusieurs semaines que les insoumis dénoncent le positionnement du PS, justifiant son refus de censurer François Bayrou par un besoin de stabilité et parce que le pays, disent les roses, doit avoir un budget. «Nous refusons ce retour aux pratiques de la vieille gauche à la Hollande qui trahit ses engagements et renie sa parole donnée», grincent-ils dans le communiqué cité plus haut. Selon eux, «le Nouveau Front Populaire ne peut pas être un simple lieu de passage où chacun entre et sort selon ses intérêts de congrès, au mépris des conséquences pour le pays». Au contraire, appuient-ils, le NFP est «un contrat qui engage toutes les composantes sur la base d’un programme signé en commun et d’une opposition sans faille au gouvernement».
Le NFP, poursuivent les mélenchonistes, «ne peut pas réunir à la fois des forces d’opposition unies contre le gouvernement et l’un de ses soutiens». Pour les insoumis, la décision du PS vaut retournement d’alliance et place le parti à la rose dans une position de soutien sans participation du gouvernement. Ce que contestent les socialistes. «Nous sommes fidèles au NFP en demeurant dans une opposition franche au gouvernement», martelait le premier secrétaire du PS Olivier Faure dans Libé lundi. A la tribune ce mercredi après-midi, le député de Paris Emmanuel Grégoire a affirmé que ce n’était pas aux insoumis de décider qui est membre de la coalition et qui ne l’ai pas. «Le NFP est une alliance dans laquelle chaque parti conserve son autonomie stratégique. Ce n’est pas une instance dominée par un clan et son chef», a-t-il lancé.
Dans leur communiqué au vitriol, les insoumis laissent toutefois une dernière chance au PS pour se rattraper. «La suite [du NFP] dans sa forme actuelle dépend donc entièrement du fait que le Parti socialiste revienne dans l’opposition et la lutte unie contre le gouvernement en votant les motions de censure contre le gouvernement sur le budget de la sécurité sociale», écrivent-ils. Sans vraiment y croire puisque la position du PS sur la censure sur le PLFSS est la même que celle sur le PLF. Pour ce qui est de la suite du NFP, LFI propose la tenue d’une réunion réunissant «tous les parlementaires de gauche qui ont voté la censure». Auxquels pourraient donc être invités les six députés PS qui ont suivi cette voie. L’objectif : «Faire le point et poursuivre [l’alliance] sur la base d’un rassemblement loyal et clairement dans l’opposition au macronisme.»
Leave a Comment