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Une atteinte à la liberté de la presse. Le Monde a dénoncé ce mercredi 5 février dans un éditorial «l’expulsion déguisée» de son correspondant à Moscou, Benjamin Quénelle, dont l’accréditation de presse vient d’être «annulée» par les autorités russes. «Cette révocation de notre droit à pratiquer notre métier [en Russie] est sans précédent», déplore le directeur du journal, Jérôme Fenoglio, dans un texte en français et en russe. «Cette décision arbitraire constitue une nouvelle entrave à la liberté d’informer dans [le] pays», ajoute-t-il. Selon lui, c’est la première fois depuis 1957 que le Monde est ainsi «empêché de maintenir un correspondant en poste à Moscou».
L’accréditation de Benjamin Quénelle a d’abord été «suspendue» il y a quatre mois avant d’être annulée, «ce qui revient de fait à lui interdire de pouvoir exercer son métier de correspondant dans la capitale russe et dans l’ensemble du pays», estime le directeur du quotidien. «Même dans les moments les plus tendus de la guerre froide, le Monde avait poursuivi son travail à Moscou et ailleurs, pour effectuer enquêtes et reportages afin de raconter et d’expliquer la réalité et les complexités de ce pays continent», affirme son directeur.
Se référant aux explications données à la diplomatie française par le ministère des Affaires étrangères russes, Jérôme Fenoglio explique que cette décision «constitue une mesure de rétorsion après le refus par Paris de délivrer un visa de presse à de supposés journalistes du quotidien Komsomolskaïa Pravda», réputé proche du Kremlin. Selon le Quai d’Orsay, ces journalistes étaient en réalité des «agents des services de renseignement russes», souligne le directeur du Monde qui appelle Moscou à faire machine arrière.
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