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Ultralibéral, climatosceptique, anti-woke, fan d’Elon Musk, virulent sur les réseaux sociaux et fervent soutien d’Israël : le président argentin Javier Milei ressemble à s’y méprendre à son homologue américain Donald Trump. Ses dernières déclarations du mercredi 5 février en sont l’illustration. Le chef d’Etat a annoncé, comme les Etats-Unis en janvier, que l’Argentine allait quitter l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour justifier ce départ, Javier Milei a repris les diatribes du président américain, dénonçant de «profondes différences sur la gestion sanitaire» notamment lors du Covid, et «l’influence de certains Etats».
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Pour Andrea Oelsner, professeure en relations internationales à l’Université de San Andres à Buenos Aires, cette décision est un «signe supplémentaire» d’un retour à la politique d’«alignement automatique» avec les Etats-Unis, initiée par le président post-dictature Carlos Menem. A ses yeux, les arguments de Milei pour justifier son retrait de l’OMS «sont une manière de se rapprocher de Trump».
Le même jour, mercredi 5 février, un communiqué a indiqué que «le président Milei a pris la décision d’interdire les traitements et chirurgie pour changement de genre chez les mineurs». Le texte parle «d’idéologie de genre poussée à l’extrême, et appliquée aux enfants par la force ou la coercition psychologique». La loi de 2012 sur l’identité de genre, votée par le gouvernement de centre-gauche de Cristina Kirchner, permettait l’accès à des «interventions chirurgicales totales et partielles et /ou à des traitements hormonaux complets pour adapter leur corps à leur identité de genre perçue».
Pour Javier Milei, engagé dans ce qu’il qualifie être une «bataille culturelle» contre le «virus» ou «cancer woke», «les enfants n’ont pas la maturité cognitive nécessaire pour prendre des décisions concernant des processus irréversibles». Le communiqué présidentiel évoque par ailleurs des «pays pionniers en matière de changement de genre chez les enfants, comme le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande, et, récemment, les Etats-Unis, qui font marche arrière.»
L’annonce de la présidence a aussitôt suscité la réaction d’organisations LGBT + et sensibles aux questions de genre. «Le président ne peut pas modifier une loi par décret. Et s’il essaie, nous ferons appel à la Justice et à la Cour interaméricaine des Droits de l’Homme si nécessaire», a ainsi mis en garde la Fédération argentine LGBT + sur X.
Au pouvoir depuis décembre 2023, Javier Milei a affiché à maintes reprises son admiration et ses affinités idéologiques et personnelles avec Donald Trump, qu’il considère comme son premier allié naturel et stratégique. Pour Frederico Merke, spécialiste des Relations internationales à l’Université de San Andres, les annonces argentines «érodent la crédibilité» de Milei et n’améliorent pas «la réputation internationale du pays».
L’homme d’Etat argentin, climatosceptique, qui a plusieurs fois affirmé considérer que le réchauffement climatique était un «cycle» et non une «responsabilité de l’homme», pourrait également marcher dans les pays de Donald Trump sur ce sujet. Le président américain a déjà fait sortir son pays de l’Accord de Paris. De son côté, l’Argentine a déclaré être en «cours d’évaluation» sur le sujet, mais qu’aucune décision n’a été prise pour l’instant.
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