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Il avait, selon son récit, 13 ans lorsqu’il a été agressé sexuellement puis violé par Henri Grouès à Esteville (Seine-et-Marne), au début des années 1980. Il demande aujourd’hui réparation. Comme le révèle Franceinfo ce samedi 8 février, cette victime de l’abbé Pierre a saisi le mois dernier l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et réparation (INIRR), destinée à accompagner les victimes (mineures au moment des faits) de violences sexuelles commises par des prêtres. Elle peut accorder jusqu’à 60 000 euros de réparations.
Toujours selon Franceinfo, cet homme aurait témoigné auprès du cabinet Egaé, missionné par Emmaüs pour recueillir la parole des victimes. Il est, pour le moment, le seul des 33 victimes identifiées de l’Abbé Pierre à entreprendre de telles démarches, hors parcours judiciaires. La majorité étant majeures lorsqu’elles ont été agressées, elles ne peuvent se tourner vers cette instance.
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Depuis juillet dernier, les rapports du cabinet Egaé, mandaté par le mouvement Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre, se suivent pour révéler les violences sexuelles du prêtre jusqu’alors salué pour ses actions en faveur des plus défavorisés. Les premiers faits rapportés remontent aux années 1950. Ils ont poussé la Fondation, créée par le prêtre et ses proches en 1987, à changer de nom : elle est devenue, le 25 janvier, la «Fondation pour le Logement des Défavorisés».
L’Eglise catholique, par la voix du président de la Conférence des évêques de France, avait demandé mi-janvier à la justice d’étudier la possibilité d’une enquête sur l’affaire, avec un signalement «pour non-dénonciation de viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables et mineurs». Mais le parquet de Paris a annoncé le 4 février qu’il n’y aurait aucune enquête pénale ouverte pour établir des responsabilités dans cette trentaine d’accusations : le prêtre est décédé en 2007 et la non-dénonciation des faits – qui s’étalent des années 1950 aux années 2000 – est couverte par la prescription. Cette décision a poussé des membres de l’association Mouv’enfants et des victimes à manifester vendredi devant le ministère de la Justice.
Reste la question de l’indemnisation des victimes. Est-ce à l’Eglise de payer, au mouvement Emmaüs, ou les deux ? L’association a elle-même fait savoir en septembre qu’elle «réfléchit» à une forme d’indemnisation, à travers un dispositif qui devrait être annoncé au printemps.
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