Uzi Freyja, Frànçois & The Atlas Mountains, Rallye, Aupinard… la playlist du cahier musique de «Libération»

«Je veux vous faire danser et secouer le bunda.» Avec cette déclaration sans détour, la rappeuse Kelly Rose, alias Uzi Freyja, annonce la couleur : elle est là pour agiter les corps notamment grâce à ce fameux «bunda», terme emprunté au portugais angolais pour désigner nos arrière-trains. Et à l’écoute de son premier album percutant, Bhelize Don’t Cry, la mission est non seulement accomplie, mais aussi surpassée… sauf peut-être si vous êtes du genre à rester «cul serré». Mais derrière cette façade dansante se cache une artiste complexe. Bhelize, non pas comme une allusion au paradis fiscal, mais un clin d’œil au prénom que sa famille lui donnait enfant. Car ce premier album se révèle être une lettre adressée à elle-même, une introspection sonore et textuelle, un journal intime cathartique.

Ce voyage initiatique culmine avec le bouleversant Mummy and Daddy Issues, cri du cœur à vif évoquant une enfance marquée par l’abandon paternel et, peut-être, les abus. Ce titre downtempo déchirant contraste avec le reste du disque, tourbillon où s’entrelacent colère, féminisme et sexualité flamboyante et assumée où les langues, française et anglaise, virevoltent au gré d’un chaos aussi hypnotique que maîtrisé. Repérée dès 2021 grâce à un premier EP, Uzi Freyja confirme aujourd’hui qu’elle mérite pleinement son nom de scène. Référence à la fois à l’arme automatique et à la déesse nordique de la guerre et de la sexualité, ce pseudo incarne parfaitement son univers : une bataille enflammée pour l’amour sous toutes ses formes, où chaque chanson est une munition, chaque texte une revendication, et chaque beat une invitation à tout lâcher sur le dancefloor.

Après avoir papillonné à droite et surtout à gauche, François retrouve son terrain de jeu favori pour un déjà sixième album. Sensible, inventif et lumineux. Entre pop et chanson, pas besoin de choisir. Les deux à la fois.

Toute comparaison avec le rock vitaminé à l’esprit électronique de Phoenix n’est pas fortuite. On retrouve chez ce quintet la même volonté d’abattre les barrières et d’embarquer les guitares sur le dancefloor.

Nouvelle belle histoire avec ce chanteur rappeur de 22 ans passant en un éclair de TikTok à un Olympia à la fin du mois. Avec cet enchanteur extrait pop bossa de son dernier EP, il semble bien parti pour durer.

Onirique, rétrofuturiste et poignant. Bien aidé par la voix de l’invitée Jeanne Added, le duo français réussit son retour après six ans d’échappées solos et de BO de films. Cela s’entend ici et finira sûrement dans une BO.

A 80 ans, une légende de la musique française enregistre un album de compositions pour mandoline. Et nous, on est ému par ces sonorités napolitaines comme un enfant devant une glace italienne.