SuperBowl : Donald Trump, Taylor Swift, Kendrick Lamar, drapeaux palestinien et soudanais brandis… les moments forts d’une soirée hors normes

SuperBowl : Donald Trump, Taylor Swift, Kendrick Lamar, drapeaux palestinien et soudanais brandis… les moments forts d’une soirée hors normes

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Du spectacle sur la pelouse comme en dehors : le 59e Super Bowl, remporté dimanche 9 février par Philadelphie (40-22), a été aussi bien un événement sportif que politique, culturel voire people. De l’apparition du président américain Donald Trump à la prestation du rappeur Kendrick Lamar en passant par la punition subie par le favori de cette finale, Kansas City, retour sur les principaux temps forts de la soirée de la finale de la ligue professionnelle de football américain NFL.

Le premier président à assister à un Super Bowl a effectué un petit tour sur la pelouse avant de s’installer en loge pour suivre le match. Si la Première dame Melania n’a pas fait le déplacement, une partie du clan Trump l’accompagnait, en particulier sa fille Ivanka et son fils Eric. Son apparition sur les écrans géants lors de l’hymne national a suscité quelques applaudissements.

Tout le contraire pour Taylor Swift. Lors d’une pause, la reine de la pop, présente dans le stade, est montrée sur les écrans géants du Caesars Superdome et des huées s’élèvent. La chanteuse tourne la tête vers la caméra, un sourire interloqué sur les lèvres. Originaire de Pennsylvanie, domicile des Eagles, Taylor Swift était venue soutenir son compagnon Travis Kelce, joueur de Kansas City. Durant les élections présidentielles, la superstar avait ouvertement soutenu la candidate démocrate Kamala Harris contre Donald Trump, devenant persona non grata pour celui-ci désormais président. «La seule qui a eu une nuit plus difficile que les Kansas City Chiefs a été Taylor Swift», a raillé Donald Trump sur le réseau Truth Social. «Elle a été HUEE […] MAGA a la rancune tenace», a-t-il ajouté, en référence à son mouvement politique «Make America Great Again».

Côté sportif, les Eagles de Philadelphie ont remporté (40-22) leur second Super Bowl contre les Kansas City Chiefs. Parmi les actions d’éclat : l’interception, à 7 minutes de la pause, réussie par le tout jeune cornerback des Eagles – un poste défensif clef -, Cooper DeJean, dont c’est la première saison en NFL (National Football League). Il a attrapé une balle lancée par Patrick Mahomes et remonté 38 yards (0,9 mètre) pour aller marquer. L’action a ponctué une séquence des tracas rencontrés par Mahomes, la star des Chiefs en première période, lui qui accumulait jusqu’à présent les victoires dont trois aux Super Bowls des années passées. Trop souvent mis en difficulté, il a manqué des actions décisives et fait basculer son équipe.

Mené 24-0 à la mi-temps, l’équipe de Kansas City a essayé de repartir du bon pied après la pause, mais Patrick Mahomes est sacké à deux reprises – donc se fait plaquer par un joueur adverse dans un moment décisif – coup sur coup, et les Chiefs rendent d’entrée la balle à leur adversaire. Celui que l’on surnomme la montagne des Eagles, Josh Sweat (1,96 m, 120 kg), s’est montré particulièrement pressant sur Mahomes. Il le neutralisera à trois reprises sur le match.

Kendrick Lamar, enfant de Compton, banlieue défavorisée de Los Angeles, est devenu dimanche soir le premier artiste de hip-hop à assurer en solo l’incontournable concert de la mi-temps. Pour ce quart d’heure de gloire tardif du genre musical dominant aux Etats-Unis, il a enchaîné les classiques : Humble, DNA, et les morceaux de son dernier album GNX, comme Peekaboo ou Squabble Up. Surtout, il a interprété son morceau récompensé de cinq Grammy Awards, Not Like Us, devenu emblématique de son clash avec le rappeur canadien Drake. Le rappeur a ellipsé l’évocation des prétendus penchants pédocriminels de son adversaire dans sa chanson – fait pour lequel il est attaqué en justice par celui-ci -, mais s’est tout de même exclamé devant l’une des caméras : «Alors Drake, il paraît que tu les aimes jeunes ?»

Des stars sont venues accompagner sa performance, notamment SZA mais aussi la tenniswoman Serena William, ou encore Samuel L. Jackson, acteur de Pulp Fiction, le maître de cérémonie accoutré en Oncle Sam. À l’occasion du show, certains s’attendaient à une charge de Kendrick Lamar contre Donald Trump. Le rappeur l’a en effet déjà attaqué par le passé, le qualifiant d’«idiot» dans la chanson The head part 4. Peut-être a-t-il abordé le sujet quand il a lancé : «la révolution sera télévisée, vous avez choisi le bon moment, mais pas le bon gars».

Grain de sable dans une soirée millimétrée : lors du concert de Kendrick Lamar, un individu habillé comme les danseurs du show est monté sur la voiture du rappeur et a brandi une banderole avec les drapeaux soudanais et palestinien entremêlés, sur lesquels sont inscrits «Sudan» (Soudan) et «Gaza». Il a couru sur la pelouse durant de longues secondes avant d’être interpellé. Dans un communiqué, la NFL a indiqué que le militant s’était fait embaucher comme figurant du spectacle et avait caché le drapeau sur lui jusqu’au début de la chorégraphie.

Meg Ryan rejouant la scène mythique de l’orgasme au restaurant de Quand Harry rencontre Sally pour une marque de mayonnaise, Matt Damon frère caché de David Beckham dans un spot de bière : une pluie de stars s’est de nouveau abattue sur la publicité du Super Bowl. Les annonceurs n’ont pas hésité à lâcher les 8 millions de dollars pour 30 secondes demandés par Fox, la chaîne de la famille Murdoch, diffuseur aux Etats-Unis. Les spots publicitaires étaient plutôt consensuels, à l’image de cette publicité pour le constructeur automobile Jeep dans lequel l’acteur Harrison Ford explique que «nos différences peuvent être notre force».

La start-up vedette de l’IA, OpenAI, s’est offert un spot lors de cette retransmission. Très épurée, axée sur l’esthétique et la forme plutôt que le contenu, la réclame a été largement commentée, pas toujours favorablement, sur les réseaux sociaux. Celle-ci retrace l’histoire de l’humanité depuis le feu jusqu’à l’atterrissage sur la Lune, avant l’avènement retentissant de l’IA. Toujours sur le créneau de l’intelligence artificielle, Google a, lui, joué à l’opposé, côté émotion, avec un film intimiste et sans fioriture, montrant un père au foyer préparant un entretien d’embauche avec l’aide de l’assistant IA Gemini.

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