Gauches perdantes et gauches perdues, par Luc Le Vaillant

Le désastre est annoncé. Les haines cliquettent comme les cottes de mailles des gladiateurs ensanglantés. Quant au fiel, il suinte aux commissures des lèvres des anciens alliés prêts à se foutre une peignée monumentale.

La gauche française est subclaquante, à moins que l’inhumation n’ait déjà eu lieu. Avec sa délicatesse coutumière, LFI excommunie, puis éviscère les supplétifs qu’elle a caporalisés dans la Nupes, puis dans le NFP. Mieux, les troupes de Mélenchon osent aboucher PS et RN, comme si les socialistes étaient d’extrême droite pour avoir refusé de couler sur ordre le budget de Bayrou et d’acculer Macron à la démission pour paver la route de la présidentielle à JLM, candidat à vie. Et revoici la ritournelle des anathèmes et des injures, des outrances et des outrages, des disqualifications et des dégueulasseries. Et tout ça pour quoi ? Pour 30 % d’intentions de vote en tout et pour tous. Voilà où en sont rendus socialos, écolos et cocos pour avoir copiné avec ces terreurs de cour de récré qui se flattent du doux nom d’insoumis alors qu’ils se contentent d’aboyer en meute et d’obéir à leur fulminant patron.

J’ai longtemps pensé que Manuel Valls avait tort de prophétiser le divorce irrémédiable des gauches irréconciliables, que ce n’éta