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C’est l’histoire d’une expérimentation sociale grandeur nature : prenez des jeunes de 12 ans, fournissez-leur des machines addictives encore mal maîtrisées, abreuvez-les de milliers d’images violentes ou sexuelles, de portraits de stars aux courbes sculptées propres à leur donner des complexes, ou d’un torrent de commentaires rabaissants de la part de leurs camarades de classe. Et laissez mijoter. Le résultat, tel un Orange mécanique répliqué à grande échelle, vous offre ce que le chercheur américain en psychologie sociale Jonathan Haidt appelle «la génération anxieuse», dans un ouvrage éponyme qui vient de sortir en français. Sa version anglaise, sortie en mars 2024, a connu un énorme succès aux Etats-Unis et provoqué un vaste débat sur le sujet.
Cette génération Z, née après 1995, a été projetée trop jeune et bien désarmée dans cet «univers alternatif excitant, addictif, instable et inapproprié», rappelle le professeur de leadership éthique à la New York University Stern School of Business. Surtout que cela est arrivé à un moment où les jeunes parents occidentaux ont accru leur protection physique envers leur progéniture, par peur des enlèvements ou des accidents. Surprotection dans le monde réel contre sous-protection dans le monde vi
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