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Après deux ans de bataille en France, les parlementaires s’apprêtent à interdire les «puffs», ces cigarettes électroniques jetables en vogue depuis des années, notamment chez les jeunes qui sont friands de leur prix modique et leurs arômes diversifiés. Un ultime vote se déroule au Sénat ce jeudi 13 février. L’Assemblée avait déjà adopté à l’identique un texte de compromis le 4 février, ouvrant la voie à une entrée en vigueur rapide.
Les «puffs» devraient donc logiquement bientôt disparaître des lycées, des collèges, des rues et on l’espère des caniveaux. La France deviendrait le deuxième pays européen, après la Belgique, à interdire la commercialisation des «puffs» sur son territoire, une dynamique également suivie par le Royaume-Uni qui a annoncé leur interdiction à la vente d’ici au mois de juin.
Décryptage
Dans le détail, le texte soumis au vote des parlementaires interdit la vente et la distribution en France des dispositifs «préremplis avec un liquide et ne pouvant être remplis à nouveau, qu’ils disposent ou non d’une batterie rechargeable». Cette rédaction vise à suivre les recommandations de la Commission européenne, notifiée au printemps par le gouvernement de cette volonté législative. La Commission a donné son accord sur l’essentiel des propositions de la France, en excluant néanmoins le cas de dispositifs qui seraient rechargeables en liquide, mais dont la batterie ne serait, elle, pas rechargeable.
«C’est une grande victoire dans un double combat que nous menions : le combat écologique contre les batteries polluantes en lithium de ces «puffs», et le combat sanitaire pour nos collégiens ciblés par cette consommation qui devient de plus en plus dangereuse», a salué l’auteure du texte, Francesca Pasquini. «Grâce à cet engagement collectif, nous faisons un pas décisif pour protéger nos jeunes, lutter contre les addictions et combattre le tabagisme», s’était réjoui pour sa part le ministre de la Santé Yannick Neuder lors de l’adoption définitive par l’Assemblée nationale au début du mois.
Tout en saluant une «décision importante sur le plan de la santé publique et de l’environnement», le Comité national contre le tabagisme (CNCT) s’inquiète de «contournements déjà anticipés par les fabricants qui continuent à mettre sur le marché des cigarettes électroniques ciblant les jeunes par la multiplicité de leurs arômes et qui demeurent jetables à l’issue d’un nombre très limité de recharge».
Parfum menthe, glace à la fraise, pastèque ou chocolat, emballage attrayant, coût abordable, allant de 8 à 12 euros pour 500 bouffées, mais risque avéré de dépendance… L’objet en question a été inventé aux Etats-Unis par deux Californiens désireux de créer une cigarette électronique qui n’aurait pas besoin d’être rechargée. Profitant de l’interdiction des vapoteuses de la marque Juul, ex-leader du business des vapoteuses, le dispositif jetable baptisé «puff bar» a repris un marché laissé vacant.
15 % des adolescents âgés de 13 à 16 ans disent avoir déjà consommé ces «puffs» et, parmi eux, 47 % déclarent avoir commencé leur initiation à la nicotine par ce biais, selon une enquête BVA pour Alliance contre le tabac en 2023. Les parlementaires engagés dans cette loi ont également appelé le gouvernement à tenir ses engagements sur l’interdiction prochaine d’un autre produit, les «pouches», ces sachets de nicotine à usage oral.
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