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On entre dans la chambre, mais pas comme client, ni comme amant, encore moins comme époux : la femme lourde et tranquille qui repose sur un large divan, allongée et accoudée, telle une Odalisque ou une Vénus poids lourd dans une niche, n’a rien à vendre ou à demander. Ni violon d’Ingres ni dame au Titien, elle n’est pas là pour séduire, symboliser, apitoyer, exciter. Elle n’est pas au harem, ne joue pas du luth, ne déjeune pas sur l’herbe avec des messieurs en costumes. D’ailleurs, elle ne nous regarde pas. Elle s’en fout, elle fume. Ou va le faire : aucune fumée ne sort de la clope aux lèvres rouges, qui semble roulée, comme une clope d’ouvrière ou de conscrit. Le corps vit dans le décor, le décor vit par le corps, c’est tout et ça s’impose. C’est la Chambre bleue, peint par Suzanne Valadon en 1923. Le tableau ouvre la rétrospective du centre Pompidou.
Au centre Pompidou-Metz, en 2023, l’exposition ouvrait sur l’expressionniste Adam et Eve, peint en 1909. On les retrouve ici, les joyeux tourtereaux bibliques, avec leurs joues pleines et leurs genoux cagneux, leur bonheur physique et plantureux tendance Cranach, mais à la fin. Brave Adam, avec cette ceinture de feuilles de vigne que Valadon a ajoutée pour la galerie. Dessous, elle avait peint d’abord un sexe de belle taille. Adam est son futur second ma
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