:quality(70):focal(951x965:961x975)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/6TRH7TXCG5CLLPJBNIWGSPNXGU.jpg)
C’est sans doute la plus grande victoire de Vladimir Poutine en trois ans de guerre en Ukraine, et elle n’a pas été gagnée sur le champ de bataille. Un simple coup de fil avec son vieil ami Donald Trump, enfin de retour à la Maison Blanche, et voici toutes les cartes rebattues ! Oubliées, les humiliations militaires gorgées de sang de cette «opération spéciale» qui devait mener l’armée russe à conquérir Kyiv en trois jours ; effacées, les années d’isolement , où il n’était qu’un paria sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale ; disparu, le front occidental uni contre lui, de la Finlande à l’Amérique de Joe Biden ; et surtout déchirée, l’image omniprésente du président ukrainien résistant Volodymyr Zelensky, l’homme qui devait être le seul à décider des futures frontières de son pays, voire qui pourrait réclamer à Poutine d’autres territoires en échange d’un cessez-le-feu que le président russe acculé serait bien obligé d’accepter un jour.
«Que Dieu bénisse les peuples russe et ukrainien», conclut Donald Trump en annonçant triomphalement l’ouverture immédiate de négociations avec Poutine sur le sort de l’Ukraine, contournant l’Union européenne et surtout les Ukrainiens eux-mêmes, soudain jetés en pâture dans une «négociation» qui ressemble plutôt au découpage territorial des accords Sykes-Picot et autres vestiges impérialistes revenus soudain à la mode, la grande Russie en tête. Et déjà, les Etats-Unis annoncent des discussions sur «les relations économiques bilatérales» à venir avec le Kremlin, euphémisme pour une levée des sanctions contre Moscou. On peut calculer la note que cela laisserait à l’Europe : l’énorme coût de la reconstruction de l’Ukraine, l’envoi des troupes pour garder la future ligne de démarcation, les budgets faramineux nécessaires pour sa défense face à un Poutine galvanisé, et donc plus dangereux que jamais.
Leave a Comment