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Une longue blessure noire et boursouflée, grossièrement recousue, s’étire sur le bras de Fawza Mohammad al-Jassim. Allongée sur un mince matelas dans l’obscurité froide d’une tente de fortune, elle peine à entrouvrir ses yeux encore gonflés de sang. «Je me suis levée un matin pour aller travailler aux champs. Nous étions sur la route, à l’arrière d’un camion, et soudain j’ai entendu une explosion. J’ai senti mon visage voler», articule-t-elle difficilement, le souffle court. Ce 3 février, une cinquantaine de femmes, toutes venues du camp de déplacés d’Al-Rasim Ardar, accompagnaient Fawza désherber les oliviers dans la campagne de Manbij, dans le nord de la Syrie, lorsque, près de l’entrée ouest de la ville, une voiture piégée a explosé au passage de leur véhicule. L’attentat a fait 20 morts et 18 blessés parmi les civils.
Quelques jours plus tard, il ne reste qu’une carcasse de ferraille décharnée gisant toujours sur le bas-côté de la route. Personne n’a pour l’instant songé à s’en débarrasser. C’est la septième fois que la ville est touchée par une attaque avec un véhicule chargé d’explosifs, dont l’une près d’un jardin d’enfants, depuis la prise de Manbij
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