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Pendant que Donald Trump s’inquiétait publiquement ce vendredi 14 février au soir de la menace pesant, selon lui, sur le «droit à la liberté d’expression» en Europe, la présidence des Etats-Unis a annoncé que Associated Press était interdite d’accès au Bureau ovale et à l’avion officiel du même Donald Trump, Air Force One, et ce pour une durée illimitée. La raison : le refus de l’agence de presse d’appeler le Golfe du Mexique «Golfe d’Amérique». Depuis mardi, l’agence de presse américaine déplore que ses journalistes sont privés d’accès à des événements à la Maison Blanche, à cause de son refus de s’aligner sur ce nouveau nom, choisi par le président républicain.
«L’Associated Press continue d’ignorer le changement de nom géographique légal du Golfe d’Amérique», a relevé sur X ce vendredi le chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche, Taylor Budowich. «Si le Premier Amendement» de la Constitution américaine sur la liberté d’expression «protège leur droit à des reportages irresponsables et malhonnêtes, il ne garantit pas leur privilège d’accès sans entrave à des espaces limités, tels que le Bureau ovale et Air Force One», a-t-il ajouté.
«A l’avenir, ces espaces seront ouverts aux milliers de journalistes qui en ont été empêchés […]. Les journalistes et photographes de l’Associated Press conservent leurs accréditations pour le complexe de la Maison Blanche», a-t-il poursuivi.
Contactée ce vendredi, l’AP n’a pas réagi immédiatement. Cette semaine, un de ses reporters avait entre autres été privé d’accéder à la conférence de presse entre Donald Trump et le Premier ministre indien, Narendra Modi, «une violation flagrante du Premier Amendement», avait fustigé Julie Pace, la rédactrice en chef de l’AP.
Dans une note éditoriale, AP a expliqué que le décret changeant le nom du Golfe du Mexique n’avait d’autorité qu’aux Etats-Unis, tandis que le Mexique et d’autres pays et organismes internationaux ne l’avaient pas reconnu. «Associated Press y fera référence par son nom d’origine tout en reconnaissant le nouveau nom choisi par Trump», poursuivait l’agence de presse.
Fondée en 1846 par des journaux new-yorkais, AP livre articles, photos et vidéos à de très nombreux médias, américains et étrangers. L’agence, véritable institution du journalisme qui emploie plus de 3 000 personnes, a envoyé plus de 375 000 articles, 1,24 million de photos et 80 000 vidéos selon ses chiffres pour 2023.
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