Face aux offensives de la droite et de l’extrême droite, la peur des millions d’Allemands issus de l’immigration

Les larmes de Fatima ont bouleversé l’Allemagne. Trois jours après l’attentat d’Aschaffenbourg fin janvier, la jeune Afghane a voulu prendre la parole à l’occasion d’une manifestation en hommage aux deux personnes tuées – dont un enfant marocain de 2 ans – par un réfugié afghan armé d’un couteau. A 12 ans, Fatima a tenu à «s’excuser auprès de la mère de la victime». «Certains pensent que je suis méchante parce que je suis afghane. Mais je ne suis pas méchante», a-t-elle expliqué en pleurs. «Non ! non !» lui a répondu la foule en l’applaudissant. Avec ses mots d’enfants, Fatima a résumé l’ambiance toxique de la campagne des élections fédérales du 23 février en Allemagne, secouée par une série d’attentats commis par des réfugiés. Jeudi 13 février, un Afghan de 24 ans, arrivé dans le pays en 2016, a foncé avec une voiture dans la foule d’une manifestation syndicale à Munich, blessant 36 personnes dont deux grièvement.

A une semaine du scrutin, la politique migratoire est plus que jamais au