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Documentaire
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Le très beau documentaire de Claudia Marshal dresse le portrait d’un homme en colère, son cousin, abusé par un prêtre à 13 ans, qu’elle suit dans sa quête de réparations.
En 2013, à 33 ans, l’âge du Christ, Emmanuel Siess est revenu sur les lieux du crime, vivre chez son père dans la maison d’enfance collée à l’église de Courtavon, commune d’Alsace de 350 habitants, rase campagne à la frontière suisse. Fils prodigue, il est revenu hanter ce qui le hante et se rappeler aux bonnes consciences comme aux mauvais souvenirs. Emmanuel, après son bac, avait fui ce monde rural et le crime enseveli, pour Londres, vivre sa vie – «a one way ticket to the blues» comme le chante le tube disco d’Eruption à la faveur d’un décrochage dansant pédé magnifique après les clochers, les calvaires, les ciels lourds.
Enregistrement clandestin
La Déposition est l’histoire de deux pères qui ont failli, le temporel et le spirituel. Histoire que se réapproprie le fils sous le regard attentif de la cinéaste Claudia Marschal, sa cousine. Ce très beau film à quatre mains et deux sons (de cloche) croise plusieurs lignes-forces, échappant au film-dossier sur les crimes de l’Eglise, optant pour le film-portrait d’un homme en colère, croyant, homosexuel, enfant abusé. Ligne de son d’abord : l’écoute au casque par Emmanuel d’un message de Robert, son père, que suit la lecture à voix haute d’une lettre que Hubert, le curé, lui a adressée après avoir nié toute agression sexuelle du garçon de 13 ans, en 1993. Cette lettre est pour Emmanuel le déclic, la goutte d’eau. En 2021, il porte plainte à la gendarmerie. Sans le dire, il enregistre son audition sur son portable. Cet enregist
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