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Les nazis avaient du goût, mais à l’envers. Exposition sur le «bolchevisme culturel» en 1933 à Mannheim, expulsion des musées et confiscation de milliers d’œuvres, exposition sur «l’art dégénéré» à Munich en 1937 : à peu près tout ce que l’art moderne compte alors de mémorable, et d’abord l’expressionnisme allemand, est dénoncé comme un nez juif, une moustache léniniste, une maladie morale ou mentale. Le concept, si l’on peut dire, n’est guère difficile à comprendre. Qui dit art dégénéré, dit art régénéré. Il s’agit donc d’abord, pour Hitler et sa bande, d’«exorciser le mal» (en faisant, comme on va le voir, quelques bonnes affaires au passage). Dans quel but ? MGGA (Make Germany Great Again), bien sûr ! Au moment où l’exposition de Munich va ouvrir, on lit ainsi dans l’hebdomadaire nazi Der Stürmer : «Quel bonheur d’être à nouveau entre nous !» «Nous», c’est l’idéal fantasmé d’une race et d’une culture allemandes enfin purifiées de tous les métèques, fous, ennemis de l’intérieur, tous ces artistes avilissants, perturbateurs, sarcastiques, dont la figure du juif est le symbole et la formule. A Munich, une autre exposition est parallèlement consacrée au «juif éternel». Le musée Picasso donne à voir, en six petites salles, à travers 59 œuvres dénoncées, décrochées, revendues, un condensé de cette purge artistique.
On rêve, en sortant, de ce qu’on aimerait voir et que les photos rappellent : une présentation exhaustive de ce qu’avaient fait les nazis, avec leur mis
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