:quality(70):focal(925x825:935x835)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/XC36OMR4WJC5TEBHHO7WV7GHWU.jpg)
Il y a le rire d’Ingrid Caven qui traverse le studio de répétition et emplit le couloir. Un rire unique, cristallin, aigu, qui envoie valdinguer toute tentative d’esprit de sérieux, emporte, conclut un différent, et dont on suppose qu’il n’a pas dû beaucoup changer au fil des décennies. Combien de décennies déjà ? Elle ne sait plus, «c’est trop loin». Il y a son énergie invraisemblable dès qu’elle s’empare du micro. Une métamorphose s’opère, rien ne la fait plus souffrir, l’arthrose se volatilise, les gestes sont amples, les bras s’élancent dans l’espace, les jambes esquissent des pas de danse décidés, le buste se dégage, ploie en avant, en arrière. Un peu de pantomime, un génie de marionnettiste avec son propre corps, Ingrid Caven, c’est du théâtre. Il faut la voir se saisir de ses nouvelles chansons, seize étapes de sa vie, autant de mots qui sont le plus souvent les siens, chansons qu’elle a écrites directement en français, en y faisant «tinter l’allemand» comme elle dira, sa langue d’origine, et composant également des mélodies, sur l’impulsion du cinéaste Albert Serra. Il y a le groupe electro pop espagnol Molforts, et une densité sonore extraordinaire à la fin de chaque chanson, petit groupe masculin qui commente l’accompagnement en espagnol, bain de syllabes et d’interjections dans lequel Ingrid Caven plonge.
Ingrid Caven et Albert Serra, tous deux en s
Leave a Comment