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L’ombre de la guerre commerciale se précise. Le président américain Donald Trump a annoncé mardi 18 février qu’il prévoyait d’appliquer des droits de douane de près de 25 % sur les automobiles importées aux Etats-Unis et d’au moins du même niveau sur les semi-conducteurs ainsi que sur le secteur pharmaceutique.
Pour l’automobile, le locataire de la maison blanche a assuré lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago (Floride), que ces taxes seront «d’environ 25 %», ajoutant vouloir néanmoins «donner le temps» aux constructeurs d’implanter «des usines ici» et ainsi qu’ils ne soient pas assujettis aux droits de douane. Il a ajouté se donner jusqu’au 2 avril prochain pour décider.
Interrogé également sur le secteur des semi-conducteurs – qui composent de nombreux produits électroniques – et de l’industrie pharmaceutique, il a répondu que ces taxes seront de «25 % et plus, et cela augmentera considérablement au cours d’une année». Il a une nouvelle fois ajouté vouloir laisser aux entreprises «le temps d’arriver», et «leur donner une chance» de s’établir aux Etats-Unis pour ces mesures douanières. Le président américain s’est également réjoui d’avoir vu l’Union européenne (UE) «réduire leurs droits de douane sur les voitures au niveau que nous avons».
«L’UE avait 10 % de taxes sur les voitures et ils sont désormais à 2,5 %, ce qui est exactement le même niveau que nous. Si tout le monde fait cela alors nous jouerons avec les mêmes règles du jeu», a-t-il assuré. «Je prends note de ce qui a été fait. Mais l’UE a été très injuste avec nous, nous avons un déficit commercial de 350 milliards de dollars, ils n’achètent pas nos voitures, nos produits agricoles, ils n’achètent quasiment rien, nous devons rectifier cela», a-t-il néanmoins insisté.
Selon les données du département du Commerce, le déficit commercial des Etats-Unis en biens vis-à-vis de l’UE était de 235 milliards de dollars en 2024. Les 27 sont en effet plus compétitifs à ce niveau, notamment pour les produits de luxe français, mais aussi l’équipement industriel, les voitures allemandes… En revanche, les Etats-Unis ont exporté plus de services à l’Union européenne que l’inverse, et cette différence se chiffre à 109 milliards de dollars en 2023 selon les données de la Commission européenne.
Le 1er février dernier, Donald Trump annonçait augmenter les taxes sur les produits venant du Canada, du Mexique et de la Chine, arguant vouloir se défendre de l’immigration clandestine et du trafic de fentanyl. Ces mesures douanières n’avaient pas tardé à affecter directement le secteur automobile, en particulier en Europe, où les entreprises avaient vu leur valeur en bourse reculer subitement. Pour cause, ces nouvelles mesures perturbent les chaînes d’approvisionnement – beaucoup de constructeurs européens fabriquent des voitures et des pièces au Mexique et au Canada.
Peu après, le 10 février, il dégainait une nouvelle salve de droits de douane ciblant les importations d’acier et d’aluminium provenant du monde entier, et supprimait ainsi toutes les exemptions existantes sur les deux métaux dont bénéficiaient l’Union européenne, l’Argentine, l’Australie, le Canada, le Mexique et le Royaume-Uni notamment. Ce faisant, il franchissait un pas de plus vers une guerre commerciale généralisée. «C’est 25 %, sans exception ou exemption. Et ce sont tous les pays», à partir du 12 mars, avait-il déclaré.
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