Des scientifiques prônent le retour du loup dans une région d’Ecosse

Des scientifiques prônent le retour du loup dans une région d’Ecosse

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Le retour du grand méchant loup ? Une étude menée par les chercheurs britanniques de l’université de Leeds montre que la réintroduction des loups dans les Highlands écossais – l’essentiel de la moitié nord-ouest de l’Ecosse, essentiellement sauvage – réduirait l’impact négatif des cerfs rouges sur l’environnement. Ces mammifères, qui sont très friands des jeunes pousses d’arbres et abîment les plus âgés en frottant leurs bois contre leurs troncs, empêchent la régénération naturelle des forêts. Leur prolifération menace donc les écosystèmes et met en danger les autres espèces.

Dans cette région, cela fait près de deux cent cinquante ans que les cerfs n’ont plus de prédateur. A tel point qu’on est aujourd’hui incapable d’estimer leur nombre total. Un groupe de travail indépendant (le Deer Working Group) recommande de limiter leur présence à 10 cervidés par km². Jusqu’ici la solution mise en place était de les tuer en masse. C’était même encouragé par les écologistes écossais. La saison de la chasse au cerf a d’ailleurs été prolongée pour y parvenir. L’étude de l’université de Leeds propose donc une solution plus naturelle : restaurer la chaîne alimentaire. Ses auteurs estiment que si les loups étaient réintroduits, une population de 167 têtes pourrait prospérer à nouveau dans les Highlands.

Selon eux, réintroduire les loups suffirait pour réduire la population de cerfs et permettre aux arbres de se régénérer. Cela permettrait d’absorber et de stocker un million de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an – soit 5 % de l’objectif britannique d’absorption de leurs émissions. Les chercheurs précisent par ailleurs que seulement 4 % de l’Ecosse est recouverte de forêts primaires (forêt naturelle qui n’a pas été créée par l’homme) ce qui en fait un des endroits les moins boisés d’Europe.

Malgré tout, cette étude suscite de vives réactions. Certains agriculteurs et une partie des habitants des Highlands s’opposent à ce potentiel retour des loups, notamment perçus comme une menace pour le bétail. Même chose pour le secteur du tourisme, qui a fait du cerf un emblème des paysages écossais. Les touristes affluent pour les voir et les chasser, et les professionnels du secteur craignent qu’une diminution de la population affecte leur activité.

Malgré ces inquiétudes, les chercheurs insistent sur l’impact positif que cela peut avoir sur la nature. En 2004, un milliardaire danois propriétaire d’un domaine sur le plateau des Cairngorms, au cœur des Highlands, avait entrepris un vaste projet de «réensauvagement». Il avait fait abattre massivement les cerfs sur son domaine, au point qu’il n’en restait qu’un ou deux par km². En quelques années la nature a repris ses droits et près de 5 000 espèces animales et végétales aussi.

Libération

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