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Une enquête pour «vol» a été ouverte après que du matériel a été dérobé sur un site de pompage en Guadeloupe, entravant l’alimentation en eau de toute une partie de Grande-Terre, a annoncé mercredi 19 février le parquet de Pointe-à-Pitre. Ce soir-là, 112 000 habitants étaient toujours privés d’eau en raison d’actes de «sabotage» sur le site de Morne-à-l’Eau (Grande-Terre), soit près d’un Guadeloupéen sur trois, selon la préfecture.
«Chaque jour de restriction menace directement l’activité des entreprises et l’emploi de milliers de Guadeloupéens», a fustigé dans un communiqué le syndicat UE-Medef Guadeloupe qui «appelle les autorités à garantir le respect du droit fondamental à un accès à l’eau potable». Des actes de malveillance commis dans un contexte où la régie publique des eaux de la Guadeloupe subit une grève de certains agents pour des revendications portant sur leur complémentaire santé et leur prévoyance, depuis fin janvier. La semaine dernière, d’autres exactions ont conduit à des dépôts de plaintes, «pour lesquelles se pose la question de la qualification pénale des faits», a précisé le parquet.
De son côté, la fédération locale du PS s’est insurgée d’une telle situation, «comment comprendre qu’un syndicat mixte copiloté depuis trois ans et demi par l’Etat, la Région, le Département et les intercommunalités puisse être à ce point dysfonctionnel». Avant d’ajouter que la gestion de l’eau «constitue un test grandeur nature de crédibilité pour les responsables politiques de la Guadeloupe», à l’heure où ceux-ci nourrissent des ambitions «d’évolutions institutionnelles ou statutaires».
Le préfet Xavier Lefort a quant à lui informé lors d’une conférence de presse «travailler à rétablir la situation», quitte à user «chaque fois que nécessaire», du «pouvoir de réquisition». Et ce n’est pas la première fois que la Guadeloupe est confrontée à des exactions de cette nature. En mars 2024, des plaintes avaient été déposées pour des sabotages opérés sur trois points névralgiques du réseau d’eau guadeloupéen, privant 130 000 foyers d’eau durant plusieurs jours. L’enquête est encore en cours.
D’autant plus que depuis sa création par la loi en 2021, et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), est en difficultés financières et sociales. S’y ajoute depuis peu, une crise de gouvernance interne : en octobre 2024, son président de l’époque avait démissionné, rejoint il y a quelques jours par son directeur général. En Guadeloupe, la gestion de l’eau est pilotée par ce syndicat, aux côtés de la Région, du Département et de l’Etat qui financent travaux et plan de redressement.
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