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Alors que les relations entre Israéliens et Palestiniens semblent atteindre un point de non-retour, les seconds étant menacés de perdre leurs terres et de devenir une diaspora, voilà un roman qui nous replonge à point nommé dans les origines du conflit à travers le destin d’une famille juive ashkénaze ballottée par les tragédies du XXe siècle. Un roman d’autant plus fort qu’il est inspiré d’une histoire vraie. Le héros, un peintre prénommé Nissan, est réellement né dans les années 1920 en Ukraine de parents juifs qui finiront par fuir les pogroms pour se réfugier en Palestine mandataire, là où leurs filles aînées sont déjà établies.
Nissan est le dernier enfant et le deuxième fils de Ruth et Yakov. Il naît à Kherson alors que la région est à feu et à sang. «Sur la route, des cohortes de soldats débandés exécutaient des juifs», écrit Baptiste Fillon. Les juifs, de fait, ne sont en sécurité nulle part : s’ils ne sont pas exécutés sur-le-champ, ils meurent de faim ou de froid. Aussi Yakov décide-t-il, une fois Nissan âgé de 3 semaines, de charger une carriole et de prendre le chemin de Kichinev, en Bessarabie. Ses fils ne peuvent pas grandir dans un pays où les juifs sont pris pour cibles. Le père de famille ne sait pas encore s’il prendra un jour le bateau pour rejoindre ses filles en Palestine. Ruth ne le souhaite pas. Cette contrée lui paraît lointaine, la vie y est rude, dit-on, et la cohabitation difficile avec les Arabes. Et puis la vie est plutôt douce à Kishinev :
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