Santé mentale : la maire d’Aubervilliers annonce son retrait temporaire de la vie politique pour se préserver

Santé mentale : la maire d’Aubervilliers annonce son retrait temporaire de la vie politique pour se préserver

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Une «fatigue profonde», l’envie de «prendre du temps pour mieux revenir». Karine Franclet, maire d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), a annoncé vendredi 21 février dans la soirée, son retrait temporaire de ses fonctions politiques. En 2020, cette principale de lycée professionnel d’Aubervilliers avait ravi, sous la bannière UDI, la municipalité aux communistes, au pouvoir quasi sans discontinuer depuis la fin de la guerre.

«J’ai voulu être à 200 %. Quand vous devenez maire, vous devez maîtriser tout un tas de sujets. Moi, je ne peux pas défendre un dossier sans le maîtriser complètement», a-t-elle expliqué au Figaro vendredi 21 février. Elle affirme ainsi s’être «épuisée à la tâche». Par sa démarche, Karine Franclet souhaite «briser le tabou» de la santé mentale des élus.

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Elle s’est adressée directement aux Albertivillariens dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux. «Ces derniers mois, j’ai senti une fatigue profonde s’emparer de moi, insidieusement. J’ai voulu ignorer les signes, avancer coûte que coûte, comme on l’attend d’un élu, avec l’exigence que suppose mon engagement. […] Jusqu’à ce que mes limites s’imposent à moi».

«Je fais le choix, durant quelques semaines, de me mettre temporairement en retrait de mes fonctions pour prendre soin de moi et retrouver toute l’énergie nécessaire à la mission que vous m’avez confiée», poursuit-elle à l’adresse de ses administrés.

Projets de rénovation urbaine, arrivée de la prolongation de la ligne 12 du métro, faits de délinquance, installation du campement de consommateurs de crack…. ces dernières années, la ville a eu à gérer plusieurs dossiers. Bien que collée à Paris et son XIXe arrondissement, Aubervilliers reste une ville très populaire qui doit faire face à un haut taux de pauvreté, de 42 % d’après les dernières données disponibles de l’Insee (2021), chiffre qui la classe devant toutes les communes de Seine-Saint-Denis limitrophes de la capitale, de Saint-Ouen à Montreuil en passant par Saint-Denis et Pantin.

«Cette décision n’est pas un renoncement, bien au contraire. Je veux continuer à me battre pour Aubervilliers, avec toute l’énergie que cette ville mérite, parce qu’il reste encore tant à faire et que je souhaite être au rendez-vous de nos promesses», promet enfin Karine Franclet. Durant son absence, les affaires courantes seront gérées par l’équipe municipale.

Libération

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