En Cisjordanie, Israël intensifie sa présence militaire

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Pour la première fois depuis la seconde intifada en 2002, des chars israéliens sont entrés en Cisjordanie ce dimanche 23 février. Faisant craindre une aggravation, peut-être irréversible, de la situation dans ce territoire palestinien déjà ciblé par plusieurs opérations israéliennes ces deniers mois. Alors même que le cessez-le-feu entamé le 19 janvier avec le Hamas à Gaza paraît de plus en plus fragile à quelques jours de la fin de la première phase de la trêve.

Car le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a été clair : après avoir visé, ces dernières semaines, trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, l’armée israélienne «se prépare à un séjour prolongé pour l’année à venir», dans ces camps déjà vidés de leurs 40 000 habitants à Jénine, Tulkarem et Nour Chams. Et surtout, Tsahal ne permettra pas leur retour. «Nous ne reviendrons pas à la réalité du passé», a clairement souligné le ministre, affirmant agir pour «démanteler les bataillons terroristes et les infrastructures du terrorisme islamiste».

Officiellement, cette opération a été déclenchée en réaction à une série d’explosions de bombes jeudi 20 février dans des bus vides sur un parking de Bat Yam dans la banlieue de Tel-Aviv. Des attentats qui n’ont fait ni mort, ni blessé. Mais dès jeudi soir le ministre de la Défense avait annoncé dans un communiqué avoir ordonné à l’armée d’ «intensifier» ses opérations en Cisjordanie. Le lendemain, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou se rendait en personne dans le camp de Tulkarem, pour féliciter l’armée pour son «travail remarquable».

Mais cette accélération de l’offensive israélienne en Cisjordanie n’est qu’une nouvelle étape, certes inquiétante, d’une prise de contrôle des territoires occupés par Israël, alors que, selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 923 personnes ont été tuées en Cisjordanie, par l’armée et les colons, depuis le début de la riposte à Gaza après le massacre du 7 octobre 2023.

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Le cessez-le-feu décrété le 19 janvier avec le Hamas à Gaza n’a en effet apporté aucun répit en Cisjordanie. Bien au contraire : deux jours plus tard, l’armée israélienne y lançait l’opération «Mur de fer» qui va contraindre des dizaines de milliers de civils à quitter leur domicile dans des conditions souvent périlleuses. Le 9 février, l’armée israélienne avait ainsi tué par balles une femme enceinte de huit mois et son mari alors qu’ils tentaient de fuir en voiture le camp de Nour Shams. «Les méthodes de l’Etat hébreu à Gaza sont désormais appliquées en Cisjordanie», avait alors dénoncé la porte-parole de l’UNRWA, l’agence onusienne de protection des réfugiés palestiniens. Laquelle a dû elle aussi se résoudre ces jours-ci à interrompre ses activités dans les camps vidés de leurs populations. A Tulkarem comme à Jénine, des dizaines de maisons ont été démolies à l’aide d’explosifs, ainsi que des infrastructures et des canalisations pour dégager des routes entières à travers les camps jusqu’à récemment densément peuplés.

Jusqu’où ira cette nouvelle escalade de violences et de déplacements forcés ? Il y a déjà dix jours, le représentant régional pour le Moyen-Orient de l’Unicef avait fait part de sa «profonde préoccupation» face à la détérioration de la situation en Cisjordanie, qui «engendre la mort et la peur». Rappelant que pour les deux premiers mois de 2025 seulement, «treize enfants palestiniens» y ont été tués. Depuis le début de l’opération «Mur de fer», une quarantaine de personnes auraient perdu la vie en Cisjordanie selon l’ONU. Le déploiement des chars confirme les risques de recrudescence des violences.

Il est d’ores et déjà acquis qu’ils ne se contenteront pas de rester à Jénine mais seront également déployés dans des villages du nord de la Cisjordanie, comme l’indique le communiqué de l’armée israélienne, publié ce dimanche. Lequel précise également que des forces de la brigade Nahal (infanterie) et de l’unité d’élite Douvdevan opéreront également à leurs côtés. Ce durcissement imposé dans les territoires occupés intervient en outre au lendemain du refus d’Israël de libérer les 620 prisonniers palestiniens qui auraient dû être échangés samedi contre six otages israéliens. La trêve à Gaza qui devrait entrer dans une seconde phase, encore mal définie, le 1er mars, semble elle aussi désormais menacée.

Libération

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