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Dans la ville ravagée de Lyman, il est un lieu qui témoigne du sacrifice de toute une génération d’hommes au destin à jamais bouleversé, gémissant sur des brancards, crispés de douleur. Qui donne à voir le visage insoutenable de la guerre. A l’hôpital de campagne des 66e et 63e brigades, tapi au sein de ce sous-sol d’un bâtiment secret de cette ville du nord-est de l’Ukraine, à 13 petits kilomètres du front, défilent les corps mutilés de soldats revenant du calvaire du front, couverts de boue, parfois à demi-conscients ou avec des membres déchiquetés. Ici, la petite équipe médicale se dédie nuit et jour à prodiguer des soins d’urgence à ces soldats oscillant entre la vie et la mort, avant d’être renvoyés dans un hôpital de l’arrière.
Plongé dans l’angoissant vacarme des bombes planantes qui se déchaînent sur la ville, Lyman se dévoile à la lueur de la pleine lune ce soir de février : édifices anéantis ou fantomatiques tout autour, rues désertées… La forêt de pins qui faisait jadis la joie des promeneurs, à l’orée de la ville, s’est transformée en l’un des champs de bataille les plus féroces, le long de ces 1 200 kilomètres de ligne de front.
Le docteur Volodymyr (1), membre de la 63e brigade et civil avant la guerre, raconte avec sang-froid avoir déjà soigné ici des milliers de personnes, depuis près deux ans, et parfois même des soldats russes. Il arrive que le nombre de blessés dépasse la centaine par jour. «Si Lyman tient, dit-il, c’est grâce à la résistance achar
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