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A l’orée de Kyiv, dans un quartier qui hésite entre un bout de campagne rattrapé par la ville et la friche industrielle, un «centre d’espoir et de guérison» de l’ONG Save Ukraine accueille des familles fraîchement évacuées de zones de combat, et surtout des jeunes isolés. C’est un gîte temporaire, en attendant que les rescapés reprennent leur souffle et leurs esprits. Et s’organisent pour trouver une résidence plus pérenne. Car là d’où ils sont venus, ils ne pourront rentrer.
Selon l’ONU, à la fin de l’année 2024, plus de 4 millions d’Ukrainiens avaient fui leurs foyers, chassés par les combats et la destruction, pour s’installer ailleurs en Ukraine, tandis que 6,8 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Europe et au-delà. Même si la guerre devait s’arrêter demain, la ligne de front devenant frontière (scénario redouté mais probable), des centaines de milliers de personnes demeureront déracinées, des foyers réduits en gravats, des villages rasés, des champs minés, et une partie de l’Ukraine souveraine sous occupation russe. Autant de territoires perdus.
Andrii, petite brindille chétive de 20 ans, qui n’en fait pas 14, joues grêlées d’acné, grandes lunettes lui donnant l’air très sérieux, raconte d’une voix fluette l’arrestation de ses deux parents, en juin 2024, dans la région de Kherson, en
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