Alireza Shojaian face à ses démons

Alireza Shojaian face à ses démons

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Alireza Shojaian peint des hommes nus, entourés de petits monstres et de minuscules guerriers, sur lit d’herbe vert pomme et fond bleu nuit. Sur ces portraits statiques, les démons ressemblent à des grosses mouches envahissantes tournoyant autour des modèles. Mais les hommes sont impassibles, concentrés sur leur séance avec le peintre. Tolérants, ils ne chassent pas ces petits personnages un peu collants, tous issus du Shâhnâmeh (le Livre des rois). C’est dans ce poème épique de la littérature persane, fourmillant de rois, de dynasties, de batailles, de diables, d’oiseaux fabuleux et de chevaux légendaires, qu’Alireza Shojaian a puisé son inspiration pour peindre ces drôles de portraits, télescopage entre individus réels et personnages de fiction, collage absurde entre la vie d’aujourd’hui et la mythologie.

Parti d’Iran à 27 ans, arrivé en France à 30 ans, Alireza Shojaian a été repéré en 2023 dans l’exposition Habibi, à l’Institut du monde arabe, sur les identités LGBT + dans la culture arabe. S’il tient à se renouveler aujourd’hui, l’artiste poursuit son étude de la masculinité en peignant «des garçons gays et hétérosexuels» – il tient à le préciser –, en gros des Parisiens de son entourage. Pour croquer Valentin, Sharok, Jake ou Silvano, il dessine sur des panneaux de bois au crayon de coule

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