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A la barre
Dossiers liés
Après deux mois d’audience, Gisèle Pelicot a été entendue ce mercredi 23 octobre à mi-procès. Elle a notamment réaffirmé sa volonté de «lever le voile sur le viol». De nombreuses personnes sont venues lui apporter leur soutien au palais de justice d’Avignon.
Avertissement
«Libération» couvre jusqu’à la fin de l’année 2024 le procès des viols de Mazan. Ces articles relatent la description de violences sexuelles et peuvent choquer.
Sa parole était attendue, après quasiment deux mois d’audience au procès des viols de Mazan devant la cour criminelle départementale du Vaucluse. Ce mercredi 23 octobre, Gisèle Pelicot a pris la parole en fin de matinée : «J’ai l’air de parler haut et fort : je n’exprime ni ma colère ni ma haine, mais ma volonté et ma détermination pour qu’on change cette société.» Et de poursuivre : «Je voulais que toutes les femmes victimes de viol puissent se dire “Mme Pelicot l’a fait, on pourra le faire”. Quand on est violée, on a honte, mais ce n’est pas à nous d’avoir honte, c’est à eux de l’avoir», a-t-elle assuré.
«Je ne sais pas comment je vais me reconstruire, me relever de tout ça», a expliqué Gisèle Pelicot, 72 ans, devant la cour, se disant «totalement détruite». «Je me suis préparée à ce procès mais je n’ai toujours pas compris pourquoi. Je cherche à comprendre comment ce mari, qui était l’homme parfait, a pu en arriver là. Comment ma vie a pu basculer. Cette trahison-là, elle est incommensurable».
A l’avocat général, qui lui demande comment elle tient, elle répond : «Autour de moi, j’entends beaucoup de ces femmes et de ces hommes qui me disent “vous savez, vous avez énormément de courage”. Je leur répond, ce n’est pas du courage, c’est de la volonté et de la détermination, à faire avancer la société, à lever le voile sur le viol. C’est pour ça que je suis là tous les jours dans cette salle d’audience. […]. Je tiens aussi parce que j’ai aussi toutes ces femmes et ces hommes qui sont derrière moi aujourd’hui et qui m’aident à tenir ce combat.»
Puissante vague d’applaudissements
Tôt ce mercredi matin, la file de badauds s’étendait à nouveau sur tout le parvis du palais de justice d’Avignon. Ils étaient plus d’une centaine à s’être déplacés, espérant pouvoir écouter le nouveau témoignage de Gisèle Pelicot. Ceux coincés dehors n’auront pas pu assister à son arrivée. Mais la vague puissante d’applaudissements du public parvenu jusqu’à la salle des pas perdus s’était propagée jusqu’à eux.
Entourée de ses deux avocats, Antoine Camus et Stéphane Babonneau, foulard blanc et manteau noir, Gisèle Pelicot est entrée dans la salle d’audience les traits tirés par ces bientôt deux mois d’audience, mais la tête haute. Le président de la cour, Roger Arata, a annoncé la semaine dernière qu’il souhaitait qu’elle réagisse à mi-parcours, alors que son ex-mari, Dominique Pelicot, et qu’une trentaine de coaccusés ont d’ores et déjà été interrogés. Le verdict du procès est attendu autour du 20 décembre.
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