Tensions entre Paris et Alger : «Je suis algérienne et française, ce n’est pas une question de papiers»

Passeports verts dans une main, cartes d’immatriculation consulaires dans l’autre, Ali sort de son rendez-vous au consulat général d’Algérie, dans le XIe arrondissement de Paris, l’esprit «tranquille». Périmés, ses documents d’identité devaient être renouvelés depuis quelques mois déjà. Malgré un léger et presque traditionnel retard, l’essentiel des démarches administratives s’est déroulé sans encombres. Ce qui n’a pas toujours été le cas. S’il vit en France depuis 1966, l’ancien employé en hôtellerie n’est parvenu à obtenir la nationalité française qu’en 2008, après avoir essuyé deux refus. «Et je n’aurais jamais réussi sans l’aide de mon avocate», reconnaît le septuagénaire binational, lunettes sur le nez.

Ali a quatre enfants. Tous sont nés en Algérie, mais seuls deux ont réussi à rejoindre la France. «Je ne sais pas pourquoi, certains visas ont été refusés, d’autres acceptés. Avec un père français, ils doivent avoir peur qu’ils restent ici.» Face aux tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays, Ali se dit surtout inquiet pour sa fille cadette de 23 ans, qui étudie à Paris. «Si les accès aux visas sont restreints et que le sien n’est pas renouvelé, que fera-t-elle ?» Lui-même redoute de devoir un jour retourner dans son pa