Gilets jaunes matraqués dans un Burger King en 2018 : neuf CRS seront jugés à Paris

Gilets jaunes matraqués dans un Burger King en 2018 : neuf CRS seront jugés à Paris

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Six ans après des coups de matraques et de pieds assénés à des gilets jaunes dans un Burger King, près de l’Arc de Triomphe à Paris, neuf CRS seront jugés par le tribunal correctionnel pour ces violences possiblement illégitimes, a-t-on appris ce vendredi 28 février. Ces neuf CRS, tous membres à l’époque de la CRS 43, basée à Chalon-sur-Saône, avaient visé une dizaine de manifestants non hostiles et pour beaucoup non identifiés encore aujourd’hui, qui s’étaient réfugiés dans le restaurant lors de l’acte III des gilets jaunes, le 1er décembre 2018, considéré comme l’un des épisodes les plus violents de ces manifestations.

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Dans son ordonnance signée vendredi, la magistrate instructrice rappelle que cette journée était possiblement «la plus difficile en termes de maintien de l’ordre» des manifestations des gilets jaunes : «particulièrement violente», voire «insurrectionnelle» avec des «scènes de chaos», selon le mot de la procureure dans ses réquisitions de juillet 2024.

En fin d’après-midi, alors que les grenades lacrymogènes pleuvaient, la CRS 43 avait pour mission «de s’opposer aux casseurs qui pillaient les commerces» ou incendiaient le mobilier urbain, et certains manifestants sont entrés «dans le Burger King en forçant la porte du fast-food». Treize membres de la compagnie ont alors pénétré dans les lieux. Ont suivi «des violences […] avec armes et boucliers et sans sommations», note l’ordonnance, dont l’autorité hiérarchique elle-même reconnaîtra le caractère illégitime au cours des investigations.

La juge d’instruction souligne ainsi que les manifestants visés «n’ont pas commis de violences ou de dégradations» dans le Burger King mais plutôt «recherché de l’air et de l’eau pour pouvoir s’asperger le visage», certains vomissant alors. Agés de 30 à 52 ans, les policiers, tous des hommes, comparaîtront donc pour des violences volontaires avec plusieurs circonstances aggravantes, faisant encourir à certains jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende. Sollicité, leur avocat, Me Laurent-Franck Liénard, n’a pas répondu dans l’immédiat.

La juge n’a en revanche pas mis en cause la hiérarchie policière de la compagnie car celle-ci «n’a pas donné pour ordre d’agir de la manière dont cela s’est produit» effectivement, même si elle aurait «pu prendre des décisions plus adaptées». Me Arié Alimi, qui défend deux manifestants victimes ce jour-là, évoque «des violences insupportables dans une affaire emblématique». «Mes clients sont soulagés et attendent avec impatience le procès. Nous regrettons cependant que les donneurs d’ordre aient été écartés de la poursuite. Ce sera un procès majeur pour rappeler la façon dont les gilets jaunes ont été brutalisés par le pouvoir», a ajouté le conseil.

Libération

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