«La Mort dans tous ses états» de Vincent Wackenheim, à l’os on danse

Amateurs de squelettes, de crânes, d’humérus et d’os en tous genres, un livre fascinant va vous ravir : la Mort dans tous ses états de Vincent Wackenheim est une incroyable somme de «Danses macabres» à l’ère moderne, rassemblées dans un ouvrage épais comme un parpaing (936 pages) et richement illustré (1 000 images commentées). Par «Danses macabres», l’auteur entend des suites d’images, des successions de planches, assorties de légendes qui racontent une histoire, une blague ou une morale. Jamais la Mort n’aura été aussi cocasse et effrayante que dans ces gravures et dessins issus de recueils, cahiers et portfolios publiés entre 1785 et 1966.

Sous les burins, crayons, plumes et aquarelles de 104 auteurs méconnus ou célèbres (Grandville, Alfred Kubin…), pour beaucoup issus du monde alémanique, la grande faucheuse mène une sarabande où morts et vivants se mêlent. En embuscade, prête à sévir, sans pitié, déchaînée telle la momie Rascar Capac dans Tintin, elle est agressive ou sensuelle, armée de pelles, de faux, de sabres, de revolvers ou de fouets. Ses mâchoires forment un rictus diabolique et ses orbites noirs ou rouges, des vortex sans fond.

Détruite en 1669, la fresque murale du charnier des Saints-Innocents, rue de la Ferronnerie à Paris, serait la première représentation connue de Danse des morts. Apparues au Moyen Age, les Danses macabres ornaient surtout les églises et les cimetières en Europe. Elles se répandent en masse